Micro’ouvert – Abdou Ndukur Kacc Ndao, coordonnateur du Festival des cultures diolas d’Oussouye : «On va sortir un livre sur le devenir des cultures diolas»
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Le coordonnateur du Festival des cultures diolas, organisé dans le département d’Oussouye, tire un bilan satisfaisant de cette 2e édition qui s’est déroulée au début du moi de décembre. Selon Abdou Ndukur Kacc Ndao, toutes les activités prévues ont été déroulées. Ce qui a coûté provisoirement 20 millions de francs Cfa aux organisateurs qui ont décidé de sortir un livre intitulé : «Le devenir des cultures diolas.»Par Khady SONKO – Quelle a été l’innovation de la 2e édition du festival qui a porté sur le devenir des cultures diolas ?
Il y a eu plusieurs innovations. D’abord le thème, parce qu’on parle du devenir des cultures diolas. Il y a une innovation institutionnelle parce que maintenant le festival est géré par les cinq communes du département d’Oussouye et par trois de nos Ong partenaires. Nous, nous sommes seulement un comité exécutif qui respecte les directives du comité de gestion. Il y a plusieurs autres innovations. Cette année, des gens sont venus de Youtou et d’Affiniam faire du kumpo, on a fait du théâtre incluant une troupe théâtrale de Sédhiou, une trentaine de groupes musicaux du Sénégal et de la Guinée-Bissau. En termes de mobilisation sociale, ce festival est beaucoup plus important que celui de l’année dernière, et puis il y a eu beaucoup d’activités que nous avons introduites telles que les stands pour permettre une activité économique du département et au-delà.
Quelles ont été les activités phare cette année ?
Toutes ont été des activités phare, parce qu’on a eu le cinéma qu’on a introduit cette année comme innovation, avec deux films de deux cinéastes sénégalais. Sur le plan financier, le festival de l’année dernière était autour de 3 millions, cette 2e édition est autour pour le moment, on n’a pas fini de financer, d’au moins de 20 millions. Ce qui, quand même, préjuge de l’ampleur du festival de cette année. Tout était presque innovation, sauf ce que nous avions fait l’année dernière. Cette année on a décidé de sortir un livre intitulé Le devenir des cultures diolas qui sera édité par le Pr Paul Diédhiou. C’est un livre qui devrait faire le point de la diversité qui caractérise la Casamance. On est allés aujourd’hui à l’université Assane Seck de Ziguinchor, ce qui est une autre innovation parce que d’habitude, les activités du festival se menaient seulement à Oussouye. Cette année, on est venus à l’Uasz pour discuter du rapatriement des objets artistiques et humains avec le professeur Felwine Sarr et un débat sur la Casamance, avec des chercheurs français, sénégalais, africains, des gens de différents profils qui viennent des plateformes de femmes, des journalistes. Nous avons fait le point sur la situation actuelle de la Casamance.
Vous êtes au terme du festival, quelles ont été les difficultés que vous avez rencontrées ?
Le festival, comme toutes les organisations sociales en règle générale, c’est toujours des difficultés, mais la première d’entre elles et la plus importante, c’est surtout à la fin, on se rend compte qu’on a un petit déficit financier lié au fait qu’il y a un certain nombre de ressources que nous attendions, mais le remaniement ministériel a un peu perturbé nos prévisions. Mais en règle générale, on a eu même plus que nos prévisions, mais on a tellement de monde durant le festival, tellement de groupes. L’autre innovation, on a déplacé 40 médecins qu’il fallait loger et nourrir.
Des médecins pourquoi ?
Oui des médecins de différentes pathologies pour consulter gratuitement. Les gens venaient au festival gratuitement, mais on leur offrait même gratuitement les médicaments. Les difficultés sont liées à la masse critique du festival, à son ampleur humaine avec ses répercussions sur le plan financier que nous avons réussi à gérer globalement. L’année prochaine, on va tirer les leçons de ce qui s’est passé cette année.
Quel bilan tirez-vous du festival ?
C’est difficile pour un des organisateurs de tirer un bilan, c’est comme si on est arbitre et partie, mais globalement, on est vraiment contents du festival parce qu’on a fait tous les panels prévus, toutes les activités prévues malgré le fait que c’était hyper cher pour l’essentiel. Nous les avons exécutés et cela donne à un bilan relativement positif, au-delà des contraintes que nous pouvons noter, car c’est l’organisation humaine qui est comme ça.
ksonko@lequotidien.sn