MICR’OUVERT… Ismaïla Lô après son concert de samedi dernier : «Je sens vraiment le besoin de sortir l’album»

Au sortir de son concert, Ismaïla Lô a donné rendez-vous à la presse dans sa loge. L’occasion de magnifier ses retrouvailles avec ses fans, d’expliquer sa longue absence et d’annoncer un nouvel album.
Vous aviez promis des retrouvailles à l’Ifd. Quelle appréciation en faites-vous avec le public ?
Comme dans le temps, rien n’a bougé. J’ai comme l’impression que je jouais toujours devant le même public. L’Institut français est pour Iso Lô quelque chose de mythique… C’est un coin spécial pour moi.
Cela fait un moment que vous ne vous êtes pas produit au Sénégal. Pourquoi l’Institut français et pas un autre cadre pour ce concert ?
Parfois les gens me taquinent pour dire : «C’est toujours au Centre culturel français, il faut aller ailleurs.» Je suis dans mon coin, mais à chaque fois que l’on m’invite, j’essaie d’honorer ces invitations. Jouer à l’Institut français est un honneur et un privilège pour moi. C’est eux qui m’ont choisi. Je ne pouvais que dire oui et applaudir des deux mains. Entre le public et moi, c’est un amour réciproque. Et je précise que je ne me fais pas rare, mais je suis dans mon petit coin. Toujours est-il que c’est encore et toujours un honneur et un plaisir de jouer à Dakar et partout où cela doit se faire. Il ne faut pas oublier que j’ai eu à jouer sur Dakar et Thiès pendant que j’étais jeune. On l’a fait pendant X années avec le Super Diamono, au Djender, au Balafon, au Sahel.
Beaucoup de personnes qui voulaient assister à cette soirée n’ont pas eu de ticket. Qu’est-ce qui s’est passé ?
Oui beaucoup m’ont reproché que les Dakarois n’étaient pas au courant de ce concert. Il n’y a pas eu d’affichages. Je connais peu le circuit de l’Ifd. Même moi j’ai eu à me bousculer pour avoir de la place pour trouver des invitations, et ils ont même dû rajouter une autre estrade sur la gauche (Ndlr : Le concert s’est tenu à guichet fermé).
Cela fait 11 ans que Ismaïla Lô n’a pas sorti d’album. Vous annonciez dans une récente interview avec l’Aps un nouvel album. Où en êtes-vous par rapport à ce projet ?
Je sens le besoin de sortir l’album, dont une chanson que j’essaye de faire partir doucement, Souki. C’est le nom de ma petite fille que j’aime follement et qui est ma complice. En même temps, j’ai mon tout dernier Samba Mactar qui commence à me manager déjà tout jeune. Il n’a pas envie que son papa raccroche. Il me dit, puisque tu as fait Souki, il faut sortir un album. Je sens le besoin de le faire pour lui. Lui faire plaisir et faire plaisir à mes admirateurs.
A quelle date sortirez-vous cet album ? En 2018 ?
J’espère bien inchallah. Il faut toujours dire inchallah. On ne sait pas ce que le bon Dieu fera demain.
Ce sera combien de titres ?
Yaye boy xawma sax (Ndlr : Je ne sais pas encore) Ce sera peut être 8,12 ou 13 titres.
Vous avez fait 4 décennies de carrière sans jamais songer à organiser un anniversaire comme le font beaucoup d’artistes maintenant. Pourquoi ?
J’avais organisé la tournée Takkou deund, je n’ai pas cette phobie de… Mais honnêtement, j’y pense depuis hier (Ndlr : avant-hier l’interview s’est fait le samedi) ou avant-hier (jeudi). Des amis m’appellent depuis pour me dire, Ismaïla j’ai envie de venir, mais il n’y a plus de billets. J’ai envie de me reposer. Mais cela me pousse à songer à faire quelque chose. Cependant, les gens pensent que je suis uniquement artiste chanteur, auteur compositeur. Mais non ! Je suis aussi peintre et agriculteur. Croyez-moi ! Je passe le clair de mon temps dans le bâtiment, ou aux champs, ou dans la menuiserie… (Interrompu par sa femme, l’artiste dit à Mme Lô : viens faire la bise devant tout le monde. Viens faire la bise !). J’y pense vraiment. Peut-être que d’autres vont l’organiser. Ce n’est pas mon domaine. Même mes filles me le réclament.