«Nous soutiendrons, d’un commun accord avec les autorités libyennes, la mise en place de centres d’accueil et d’identification (de migrants) au sud de la Libye, à sa frontière externe, pour l’aider autant que l’Italie à bloquer la migration», a déclaré Matteo Salvini. Le ministre de l’Intérieur italien qui s’exprimait au cours d’une conférence de presse au côté du vice-Premier ministre libyen du Gouverne­ment d’union nationale (Gna), Ahmed Meitig, n’a pas précisé dans quel pays ces centres devraient être installés.
Ahmed Meitig a pour sa part indiqué que son pays «refuse catégoriquement l’installation de camps pour migrants en Libye». Il a affirmé avoir invité les pays européens de la Méditerranée, par le biais de l’Italie, à participer à un sommet sur l’immigration en septembre à Tripoli. Lors de sa brève visite dans la capitale libyenne, Matteo Salvini s’est entretenu avec le chef du Gna, Fayez al-Sarraj, et le ministre de l’Intérieur Abdessalam Achour.

Tension au sein de l’Ue
La question de l’accueil des migrants a été dimanche à Bruxelles le sujet d’un mini-sommet destiné à tenter d’apaiser les tensions au sein de l’Union européenne face au défi migratoire qui s’est achevé sans avancée concrète.
Cette déclaration du ministre italien fait suite à l’épisode désastreux de l’Aquarius, au début du mois de juin. L’Italie avait refusé, le 10 juin, d’accueillir 629 migrants secourus au large de la Libye par le bateau affrété par l’association française Sos Méditerranée. Après une semaine d’errance en mer, le bateau avait finalement été autorisé à accoster dans le port de Valence, en Espagne.
Le nouveau ministre italien de l’Intérieur n’en est pas à sa première déclaration polémique sur le sujet. Le 3 juin, l’ancien patron du parti d’extrême droite de la Ligue du nord avait déjà affirmé devant le centre d’enregistrement pour migrants à Palazzo, en Sicile, qu’«il y a de plus en plus de migrants clandestins qui arrivent de Tunisie ici. Ce ne sont pas des réfugiés de guerre, mais bien souvent des délinquants et ex-détenus». Une phrase choc qui avait suscité l’incompréhension de l’autre côté de la Méditerranée.
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