L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) publie son rapport 2018, portant sur la migration au Sénégal. Elle note qu’avec 66% de la population étrangère établie dans le territoire sénégalais, les ressortissants ouest-africains sont majoritaires. Aussi, fait-elle état de 94% de Mauritaniens parmi les réfugiés résidant au Sénégal.

La stabilité économique et politique du Sénégal continue d’attirer des migrants en faisant du pays «une destination privilégiée en Afrique de l’Ouest». En effet, selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), le Sénégal est un pays d’accueil traditionnel de populations d’origines diverses. Populations provenant en grande partie des pays limitrophes et notamment la Guinée avec 43%, le Mali 10%, la Gambie 7% et la Guinée Bissau qui vient en dernier lieu avec 6% de ressortissants au Sénégal. D’après ce rapport de l’Ansd, présenté comme la deuxième édition du Profil migratoire du Sénégal après celle de 2009, ces quatre pays précités représentent 66% de la population étrangère établie dans le territoire sénégalais. En détail, estime le document, les ressortissants des pays de la sous-région ouest-africaine avec 131 mille 508 individus sont suivis de très loin par les Européens (7 773), les Africains du Centre (6 955), les Américains (1 846) et les Africains du Nord (1 123). Les effectifs des ressortissants des autres parties du monde apparaissent marginaux.
L’analyse des données montre que les étrangers de nationalité représentent 1,8% de la population du Sénégal en 1988 et 1,5% en 2013. De même, selon l’étude, les immigrés de naissance connaissent une baisse en proportion, passant de 6,9% en 1970-71 à 2,9% en 1993 (données d’enquêtes), et de 2,3% en 1988 à 2,1% en 2002 pour se fixer à 2,0% de la population totale en 2013. «En valeur absolue, la population immigrée augmente légèrement d’une opération de collecte à une autre, oscillant entre 157 mille 959 en 1988 et 268 mille en 2013 en ce qui concerne les immigrés de naissance, et entre 118 mille 782 en 1976 et 199 mille 261 en 2013 pour les immigrés de nationalité.»
Par ailleurs, le document note également que selon les données fournies par le Haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés (Hcr), la Mauritanie qui est l’un des pays partageant une frontière avec le Sénégal se distingue de par l’importance de ses ressortissants parmi les réfugiés accueillis au pays, avec 94% des effectifs enregistrés. Il faut aussi noter que parmi les régions qui accueillent les immigrés, la capitale sénégalaise reste prisée si l’on considère le pourcentage de la population étrangère y demeurant : 57%. Après Dakar, Ziguinchor et Kolda demeurent les régions du Sénégal qui, selon ledit rapport réalisé par un consultant supervisé par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie, hébergent plus de résidents étrangers avec respectivement 6,7% et 6,1%. Le Sénégal reste aussi marqué par une importante population qui réside dans beaucoup de pays du monde. «Si l’on considère les données du dernier recensement de la population de 2013, on constate que les 10 premiers pays de destination des Sénégalais se répartissent entre l’Europe occidentale (France, Italie et Espagne), l’Afrique de l’Ouest (Mauritanie, Côte d’ivoire, Gambie, Mali), l’Afrique central (Gabon, Congo) et l’Afrique du Nord (Maroc)», confie le document. La région de Dakar qui accueille 57% des immigrés représente également 30% de la population sénégalaise qui migre vers les autres pays du monde. Les régions de Matam, Saint-Louis, Diourbel et Thiès suivent avec respectivement 14%, 10%, 9%, 9%. Aussi, remarque l’Ansd, «dans une moindre mesure, les régions de Tambacounda (7%), Kolda (5%) et Kaolack (3,5%) sont des foyers émetteurs, de même que celles de Ziguinchor (3%), Sédhiou (2,5%) et de Fatick (2,4%). Les ressortissants de Kaffrine et de Kédougou sont les plus faiblement représentés dans les effectifs, avec respectivement 1,2% et 0,5%», note enfin le rapport intitulé «Profil migratoire du Sénégal 2018».