L’idée selon laquelle les Africains migrent plus en Europe, même dans des conditions très difficiles et au prix de leur vie, et que les Occidentaux tentent de nous faire croire, n’est que pur mensonge. Selon le défenseur des droits de l’Homme, Ibrahima Kane, les Africains migrent plus vers l’Afrique. L’Europe serait même la 3e destination, après les Etats Unis. Des idées qu’il demande de déconstruire.Par Justin GOMIS

– «Déconstruire les  stéréotypes sur le phénomène de la migration», c’est la recommandation faite hier par  Ibrahima Kane de Osiwa, au cours d’une  présentation sur l’analyse des questions migratoires au Sénégal, prenant en compte les différents types, aspects de la migration (irrégulière, régulière, économique, interrégionale, les migrants en transit, les réfugiés) dans le contexte du Covid-19, lors d’un Forum d’échange avec les journalistes et managers des médias sur l’information et les migrations dans le contexte du Covid-19 au Sénégal. Un atelier organisé par l’Ong Article 19, avec l’appui de l’Unesco. Selon ce défenseur des droits de l’Homme, la migration est avant tout un phénomène naturel et tout homme a le droit de voyager. Même l’expulsion massive de personnes dans un pays, est interdite par les droits de l’Homme, rappelle-t-il, avant d’indiquer que  l’idée souvent véhiculée par les Occidentaux, selon laquelle les Africains sont des personnes désespérées et qu’ils veulent accéder au territoire européen par tous les moyens et au prix de leur vie, est fausse. D’après lui, quand on interroge les chiffres, on sait que l’essentiel de la migration africaine se développe  en Afrique. «Certains voyagent en Afrique avant de chercher à quitter le continent», indique-t- il, tout en précisant que l’Europe n’est pas la première destination des Afri­cains. «Leur première destination, c’est le Moyen Orient et l’Europe vient en 3e position, après les Etats-Unis», informe-t-il. Au Sénégal, poursuit-il, la destination de beaucoup de jeunes, c’est l’Afrique lorsqu’on leur ferme les portes de l’Euro­pe.
Le pourcentage des migrants africains dans le monde, est très faible parce qu’ils migrent plus vers l’Afrique. «Sur 10 migrants, 8 vont en Afrique et sont des migrants légaux», fait remarquer Ibrahima Kane. «Dakar est devenue le centre pour l’enseignement supérieur et attire beaucoup de jeunes Africains des pays francophones. Le Sénégal est un pays qui est ouvert et qui accorde tous les avantages qu’un Etat devrait accorder à des jeunes, qui voudraient étudier sur le continent. Cette migration présente des avantages.» Si l’on en croit le défenseur des droits de l’Homme, ces jeunes seront les ambassadeurs du Sénégal dans leur propre pays, où ils rapporteront la Téranga sénégalaise, contribuant ainsi à bâtir l’intégration africaine.
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