Le volume des transferts de la diaspora sénégalaise est passé de 233 millions de dollars Us en 2000 à 925 millions en 2006, puis à 1 614 millions en 2013, pour atteindre 2 220 millions (soit plus de 1 100 milliards de francs Cfa) en 2017, selon le rapport relatif au profil migratoire du Sénégal 2018.

Les montants des transferts de la diaspora sénégalaise ont pris une ampleur considérable au cours des dernières années, relève le rapport du Profil migratoire du Sénégal 2018. Leur volume, note le document publié par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), «est passé de 233 millions de dollars Us en 2000 à 925 millions en 2006, puis à 1 614 millions en 2013, pour atteindre 2 220 millions en 2017», soit plus de 1 100 milliards de francs Cfa. Cela, d’après la deuxième édition du profil migratoire du Sénégal après celle de 2009, «représente en moyenne à peu près 930 milliards de francs Cfa par an au cours des dix dernières années (2008-2017). La part de ces transferts dans le Pib du Sénégal est passée de 6% en 2001 à 8,6% en 2007 et à 13% en 2017».
Quid des pays de provenance de ces transferts ? Les collaborateurs de Babacar Ndir, Dg de l’Ansd, précisent qu’ils «sont très divers. Mais on constate une prédominance de la France (647 millions de dollars Us en 2017) et de l’Italie (425 millions de dollars Us), suivies de l’Espagne (302 millions de dollars Us). En Afrique, la Gambie (264 millions de dollars Us), la Mauritanie (130) et le Gabon (116) constituent les principaux pays émetteurs. Les Etats-Unis contribuent à hauteur de 85 millions de dollars Us de ces transferts».
Toutefois, l’apport des Séné­galais de l’extérieur dans l’investissement économique est relativement faible. L’Ansd explique que «l’essentiel des transferts de fonds effectués par les émigrés sont destinés à la consommation des ménages d’origine. Le souci majeur renvoie à la question de savoir comment orienter une part importante de ces envois de fonds vers l’investissement économiquement productif. Dans cette optique, plusieurs initiatives sont développées à travers des projets et programmes de mobilisation des ressources financières et de savoir-faire des émigrés en vue de leur investissement dans les secteurs porteurs et générateurs d’emplois. Ces actions restent encore limitées. Mais de telles initiatives permettent d’ouvrir de nouvelles approches au niveau local, dans les zones d’émigration, mais aussi au niveau central de la prise de décision politique».

31 mille 460 emplois générés par le secteur en 2017
Le rapport a par ailleurs abordé l’emploi des jeunes qui «demeure une préoccupation majeure». Le document rappelle que «la population sénégalaise est caractérisée par sa jeunesse : l’âge médian est de 18 ans en 2013, ce ratio étant de 17 ans chez les hommes contre 19 ans chez les femmes. L’âge moyen se situe à 22,7 ans. Par ailleurs, les moins de 25 ans représentent 62% de la population totale, selon les données du dernier recensement de 2013. Par rapport à la population potentiellement active, la capacité d’absorption des demandes d’emploi par le secteur public est marginale». En 2013, souligne le rapport, «la population en âge de travailler est évaluée à 7 millions 827 mille 009 pour 5 018 emplois créés dans la fonction publique au cours de la même année. Le secteur privé contribue aussi faiblement à l’absorption de la quantité importante de la main-d’œuvre disponible sur le marché du travail. Ce secteur n’a généré que 31 mille 460 emplois au 31 décembre 2017, selon les données de la Direction des statistiques du travail et des études (Dste). Cette faiblesse de l’offre d’emplois formels contribue fortement à faire du secteur informel le principal secteur d’insertion économique de la population en âge de travailler. Mais la dynamique de ce secteur s’appuie essentiellement sur l’utilisation de travailleurs très peu ou pas rémunérés, ce qui sous-entend l’existence d’un important sous-emploi. Les difficultés de la jeunesse sénégalaise renvoient au problème fondamental de la formation et de l’emploi. Dans le même temps, la structure par âge ouvre une fenêtre d’opportunités à travers la capture du dividende démographique pour accélérer sa croissance économique».

dialigue@lequotidien.sn