Abdoulaye Wade s’est offert là un temps d’antenne, sans être candidat. Sans avoir un candidat. Ce n’est pas sur la Rts, mais sur une vidéo enregistrée depuis Versailles. Le secrétaire général du Pds ne soutient donc aucun candidat. Mais lui était davantage attendu que Aïda Mbodj qui a adopté la même posture. Ni Idrissa Seck qui comptait grandement – mais aléatoirement – sur une belle surprise du père qui retrouverait son fils adoptif, en l’absence du fils biologique. Au final, Wade n’a qu’une consigne à donner : saboter l’élection présidentielle. Car il s’agit bien de cela quand il appelle à des «actions» le jour du scrutin. Le qualificatif «pacifique» qu’il veut pour cette lutte est tout de même gommé par l’allusion aux bilans macabres en Côte d’ivoire, en Rdc, en Guinée, entre autres, qu’il offre en exemple pour mettre en garde son prédécesseur. C’est peine perdue. Disons pour un avocat, une cause perdue. Il compte sur le Front de l’opposition. Celle-là même qui est au front pour battre campagne. Il faut admettre qu’il n’en reste que le Pds. Même ses plus proches et fidèles alliés du Fpdr, Decroix en tête, seraient sur le point de rejoindre Idrissa Seck, comme l’a déjà fait Mama­dou Bamba Ndiaye. Et puis, parmi les derniers arrivés avec qui il partageait la Coalition gagnant/Wattu senegaal aux Législatives, il y a Mamadou Lamine Diallo qui est allé chercher un Tekki (émergence) chez le leader de Rewmi. Il ne reste au «vieux» qu’une belle parade dans les rues de Dakar à son arrivée demain, et attendre les résultats. Et puisque nous parlions de temps d’antenne, la télécommande de Versailles n’a plus de piles comme avant.