Sabodola Gold operations (Sgo), la filiale sénégalaise du groupe Endeavour Minig, a réalisé en 2024, un chiffre d’affaires de 337 milliards de francs Cfa, malgré le recul de sa production aurifère passant de 9,4 tonnes en 2023 à 7 tonnes en 2024.Par Justin GOMIS – 

La production aurifère de la Sabodala gold operations (Sgo) de 2024, par rapport à celle de 2023, a nettement régressé. De 9,4 tonnes, elle est passée à 7 tonnes en 2024. Malgré tout, cette filiale sénégalaise du groupe Endeavour Minig a fait un chiffre d’affaires de 337 milliards de francs Cfa, «soit un recul de 5% par rapport à notre chiffre d’affaires de 2023», a indiqué hier Abdou Aziz Sy, vice-président chargé des affaires publiques pour le Sénégal, le Mali et la Guinée du groupe Endeavour Mining et Directeur général de Sabodala Gold Operations.
«Ce chiffre d’affaires a été dépensé à 90% ici au Sénégal. Sur les 337 milliards, la grande partie a  contribué à la formation du Pib du Sénégal. Autour de 1,5% du Pib du Sénégal provient de la mine de Sabodola. Nous avons reparti cet argent comme suit : 187 milliards ont servi aux achats locaux. C’est ce qu’on a dépensé à payer nos prestataires, nos fournisseurs qui sont basés au Sénégal dont la majorité d’ailleurs est détenue par des capitaux majoritairement sé­né­galais», a détaillé le Directeur général de Sgo. Avant d’ajouter que 116 milliards de francs Cfa ont été versés à l’Etat du Sénégal au titre des contributions fiscales et douanières, redevances et dividendes.
En termes de création d’emplois, la société minière a fait état de «plus de 2700 emplois directs et indirects, majoritairement nationaux».
Et dans le cadre du contenu local, le rapport a relevé que 77% de leurs achats sont réalisés avec des prestataires au Sénégal.
Dans le rapport, il a été aussi indiqué qu’au niveau social, un travail a été fait avec les communautés qui vivent autour de la mine qui bénéficient du Fonds d’appui au développement local. Dans le même sillage, les collectivités territoriales soumettent des projets à financer lors des sessions d’orientation  budgétaire. «On a dépensé autour de la somme d’1,6 milliard de francs Cfa destinée à ces collectivités et aux différents acteurs communautaires, les jeunes, les femmes. On a aussi beaucoup travaillé avec les coopératives agricoles. On les a organisées en coopérative agricole communale», a-t-il dit.
En plus de ces réalisations, il ajoute  le financement de plus d’une dizaine d’ambulances, l’éradication des abris provisoires et l’électrification entière des villages de la commune de Sabodala, s’est réjoui le maire.
Moussa Danfakha, président du Conseil départemental de Saraya, qui a magnifié les réalisations faites par Sgo, estime qu’il faut recentrer les choses. «Il y a beaucoup de réalisations allant de l’autonomisation des femmes à l’accompagnement de certaines activités de micro-projets dans le département de Saraya.
Ce qui est en train d’être fait doit être renforcé, amélioré et amplifié. Après 20 ans d’exploitation, il est temps qu’on n’ait plus certains problèmes. Aujourd’hui, beaucoup de choses sont concentrées dans deux communes. Nous voudrions que le département soit  con­cerné, et au-delà de la région de Kédougou.
Nous les invitons à redoubler d’efforts pour l’employabilité des jeunes. Cela, en mettant en place un centre de formation professionnel pour aspirer les métiers miniers. Il faut aussi desservir l’axe Dembo jusqu’à Sabodola Branssant. Cette route doit être goudronnée en même temps que la route allant de  Saraya jusqu’à Sanhe Souti et d’autres routes. Nous demandons aussi à l’Etat, qui gagne chaque année plus de 100 milliards, de reconsidérer le dispatching de ce fonds et penser à ces populations qui ont tout donné, et tout perdu. Ils ont perdu leurs terres et leurs modes de vie. Il est temps qu’il oriente certains projets de développement dans cette localité qui manque d’infrastructures socio-économiques de base.
Nous invitons l’Etat à revoir le Code minier. Il est temps de l’actualiser pour pouvoir prendre en compte les besoins des communautés», a-t- il plaidé. Pour lui, il  y a trop de disparités entre ce qui est en train d’être fait et les fonds reçus par l’Etat.
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