Le Gouverneur de Thiès trouve aberrant que les collectivités territoriales abritant des sociétés extractives aient toujours des difficultés à encaisser les ressources financières relatives au Fonds d’appui au développement local (Fadl). Pour Saër Ndao, «le recouvrement de ces ressources ne doit plus être un problème, mais une réalité». Le chef de l’Exécutif régional intervenait hier, lors d’un forum de plaidoyer pour l’effectivité du Fadl.Par Dialigué FAYE –
Les collectivités territoriales qui sont situées dans les zones d’intervention des sociétés extractives peinent toujours à recouvrer les ressources financières relatives au Fonds d’appui au développement local, malgré les longues luttes menées par plusieurs organisations de la Société civile. Ce que le Gouverneur de Thiès trouve inadmissible. Pour Saër Ndao, «le recouvrement du Fonds d’appui au développement local (Fadl) ne doit plus être un problème, mais une réalité». «Il faudrait qu’on aille dans le sens de pouvoir accéder à ces ressources sans grosses difficultés. Dans certaines collectivités, l’impact de l’exploitation des ressources extractives se sent réellement. La seule contrepartie qu’on peut offrir à ces populations, c’est de leur permettre d’avoir accès à ces leviers de financement qui permettent à une localité de pouvoir amorcer un développement. Et ça, il nous le faut. Ce plaidoyer doit porter le plus loin possible, à tous les niveaux, pour que les sociétés extractives comprennent que c’est dans une dynamique concertée d’actions partagées que nous devons aller vers ce qu’on appelle la mise en place de ces ressources financières», plaide le chef de l’Exécutif régional. Mais, précise-t-il, «en contrepartie, nos collectivités territoriales doivent avoir des outils de planification qui nous permettent aussitôt d’injecter ces fonds, et qu’au final, que ces investissements impactent le quotidien des populations».
Le Gouverneur présidait, hier, l’ouverture d’un forum de plaidoyer pour l’effectivité du Fadl organisé par un collectif de suivi de ce fonds. Qui, à la suite d’une formation, a jugé nécessaire de contribuer à son effectivité. Ce groupe de journalistes, d’acteurs de la Société civile a ainsi mené une étude à travers les collectivités territoriales de Méouane, Darou Khoudoss, Mboro, Diogo et Ngoundiane (région de Thiès) dont les résultats ont montré l’ineffectivité des versements infranationaux relatifs au Fadl et la quasi-inexistence des plans locaux de développement actualisés. Et l’action de plaidoyer a été l’une des recommandations phares pour arriver à l’opérationnalisation de ce fonds. Lequel, rappelle Mbathio Ngom, coordonnatrice du collectif, «est une obligation légale stipulée par l’article 115 du Code minier, notamment celui de 2016. Il est prévu, à travers cet article, que 0, 5% du chiffre d’affaires annuel hors taxes des entreprises minières soit versé aux collectivités situées dans leurs zones d’intervention afin d’impulser le développement économique de ces localités».
C’est dans cette perspective que le forum de plaidoyer, avec le financement du programme Usaid Traces, a été organisé. L’objectif principal défini dans le cadre du plaidoyer est d’engager des parties prenantes pour œuvrer à l’effectivité du fonds pour le développement économique et social des localités impactées. Tous les acteurs décisionnels ont ainsi, à travers des échanges, pris l’engagement de mener des actions de plaidoyer pour le versement effectif de ces ressources, conformément aux dispositions légales et contractuelles contenues dans la loi minière, notamment en son article 115. «Nous allons, avec le collectif, accompagner ce dispositif, mettre en place, de notre côté, un dispositif de suivi pour nous permettre, avec le ministère des Mines, du pétrole, de voir quelles sont les sociétés extractives qui sont défaillantes», promet le Gouverneur de Thiès, Saër Ndao.
Les maires des collectivités territoriales impactées ne seront pas également en reste.
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