Par Ndèye Fatou NIANG (Correspondante) –
Mobiliser les populations des zones minières, afin qu’elles puissent bénéficier des retombées pour contribuer efficacement au développement socioéconomique de leurs régions. Telle est l’ambition de l’Initiative de développement du secteur minier au Sénégal, lancée hier à Thiès. L’objectif, selon son coordonnateur, Mamadou Lamine Badji, est de représenter les intérêts des populations locales par rapport au fonctionnement de ces mines. Parce que, à l’en croire, le secteur minier a toujours été un secteur qui a drainé beaucoup de capitaux, mais souvent l’impact est faible et les collectivités qui les abritent subissent les externalités négatives, les retombées positives étant souvent minimes. «Dans les régions de Kédougou, Tambacounda, Thiès et partout ailleurs où des exploitations minières essaiment, les populations ne bénéficient pas exactement, comme cela se doit, de l’offre de service au niveau des mines.» Or estime M. Badji, «on ne peut pas recruter des jeunes de Ziguinchor au détriment de ceux de Thiès qui ont les mêmes compétences». Surtout que c’est cette dernière région qui abrite l’exploitation minière. «Ce n’est pas logique», note Mamadou Lamine Badji, qui pense que «compte tenu des obligations de la Responsabilité sociétale d’entreprise (Rse), il serait vraiment souhaitable que les premières bénéficiaires des retombées de services ou de travail dans les mines soient d’abord les populations de cette région». Toutefois, souligne-t-il, «si on ne trouve pas les personnes ressources dont une mine à besoin à Thiès, on peut maintenant aller chercher ailleurs dans le Sénégal». Parce que, «quand les industries minières de Thiès polluent, ce sont les populations thiessoises qui seront impactées et non nos parents de Ziguinchor». Et ceci sans compter que «ce sont leurs terres qu’on prend pour faire des exploitations minières». Pour simplement dire que «c’est normal quand il y a des retombées, que les premiers bénéficiaires soient les jeunes de la région de Thiès», d’où la mise en place de ce bureau «qui sera un tampon entre les mines et les populations pour éviter les frustrations et les problèmes. Ce sera une structure qui va lutter contre cela pour que les jeunes de ces zones bénéficient des retombées. Tout sera encadré et tournera autour du développement local, et les populations qui vivent ces externalités négatives, relativement liées à la pollution, au sous-emploi des jeunes, verront les retombées». Ceci, conclut-il, pour une meilleure gouvernance des ressources minérales.
nfniang@lequotidien.sn