La mise en ligne du fichier électoral par le ministère de l’Intérieur n’accroche pas l’opposition qui compte envoyer ses experts à la Daf dès jeudi.

Le fichier électoral est en ligne depuis quelques jours. Mais cela ne convainc pas le Front démocratique et social de résistance nationale (Frn). Cette plateforme de l’opposition a ainsi saisi le ministre de l’Intérieur sur l’accès au fichier électoral. «Confor­mément aux dispositions de la loi portant Code électoral, notamment en son article L48, nous avons décidé d’envoyer à la Daf (Direction de l’automatisation du fichier) le jeudi 15 novembre 2018 à 10h des experts de nos partis contrôler ‘’la tenue du fichier général des électeurs’’», informe-t-on dans un communiqué signé par Oumar Sarr, président de la commission électorale du Frn. Le Secrétaire général adjoint du Pds et ses camarades interpellent Aly Ngouille Ndiaye en ces termes : «Nous rappelons, à toute fin utile, que cette prérogative n’a rien à voir avec le fait que votre département doive nous remettre quinze jours au moins avant les scrutins la liste des électeurs par bureau de vote, sur ‘’support électronique et en format papier’’ (Art. 11 de ladite loi). Notre démarche est d’autant plus justifiée que, pour nous, on ne peut demander aux candidats à la candidature de collecter un pourcentage d’électeurs du fichier électoral dans le cadre des parrainages tout en limitant l’accès audit fichier au seul candidat de Benno bokk yaakaar.»
Le Frn a aussi pris à témoin la Commission électorale nationale autonome (Cena) en lui faisant ampliation. Mais les services de Aly Ngouille Ndiaye , qui tiennent aux «quinze jours avant le scrutin», vont-ils laisser l’opposition mettre les pieds à la Daf ? Vont-ils autoriser ce contrôle par les experts commis à cet effet ? A quelques semaines de la fin de la campagne de collecte de parrainages, c’est un autre front que l’opposition ouvre pour mettre la pression sur le pouvoir. Sans compter l’exigence de la mise en place d’une commission de contrôle des signatures dans laquelle les candidats déclarés devraient être impliqués.
hamath@lequotidien.sn