En 2016, le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba) a entamé le second cycle des évaluations mutuelles en utilisant les normes révisées du Groupe d’action financière internationale (Gafi). Le cycle d’évaluation pour les 17 pays membres du Giaba est de 5 à 6 ans. Mais depuis lors, il peine à boucler le présent cycle d’évaluation mutuelle de ses Etats membres, qui devait s’achever en 2022. «Malheureusement, à ce jour, le Giaba n’a été en mesure de conclure que 10 rapports d’évaluation mutuelle, tandis que deux autres devraient être discutés au cours de la Plénière de mai 2022. Ainsi, le Giaba est à la traîne dans la mise en œuvre de ce mandat de base», a déploré Kimélabalou Aba, Directeur général du Giaba, qui présidait hier, à Saly, la cérémonie d’ouverture de cette session.
Pour justifier ces lenteurs, le Directeur général du Giaba indexe les
défaillances structurelles relatives à l’insuffisance du capital humain pour entreprendre des évaluations mutuelles ainsi que des questions connexes affectant la qualité des rapports d’évaluation mutuelle produits. «Par ailleurs, cette absence d’effectifs suffisants affecte le respect des délais, ce qui nécessite la révision du calendrier des évaluations mutuelles des Etats membres restant à évaluer dans le cadre du cycle. C’est ce qui explique que nos Etats membres n’arrivent pas à participer activement à ce processus», a déclaré le juge Aba.
Ainsi, pour corriger ces impairs, le Giaba veut changer la donne. C’est pourquoi il a organisé cette session pour outiller les chefs de délégation aux réunions du Giaba sur leurs rôle et responsabilité dans le processus d’évaluation mutuelle. «Nous espérons que lors des prochains processus d’évaluation mutuelle, nos Etats membres vont contribuer non seulement par leurs commentaires au projet de rapport d’évaluation mutuelle, mais aussi ils vont participer activement lors des discussions et prendre les décisions qui s’imposent à l’aune des sessions qui ont été menées lors des réunions. Donc, c’est un programme très important pour le Giaba, qui lui permettra de renforcer les capacités des délégations des Etats membres aux réunions», s’est réjoui Kimélabalou Aba.
Pour aider le Giaba à traverser cette période difficile, le secrétariat du Gafi a donné un coup de main en lui fournissant des experts pour co-animer cette formation.
A terme, le Giaba veut s’assurer qu’à travers ces exercices d’évaluation mutuelle, ces Etats membres ont mis en place des dispositifs juridiques et institutionnels efficaces et conformes aux standards internationaux définis au plan international .
Toutefois, le Directeur général du Giaba reconnaît que les Etats sont en train de faire des efforts. «Non seulement le Giaba, à travers les rapports de suivi, incite les Etats membres à corriger les lacunes, surtout en ce qui concerne leur législation, mais au niveau international, le Gafi aussi accompagne les Etats membres, qui sont sur le processus du Crg, à prendre des mesures pour corriger mais surtout améliorer leur dispositif de Lb/cft. Et chaque Etat membre fait des efforts au regard des plans d’actions qu’il définit pour pouvoir mettre en œuvre les recommandations et améliorer le dispositif juridique et institutionnel de lutte contre le Lb/Cft…»
Par Alioune Badara CISS-Correspondant – abciss@lequotidien.sn
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