Par Dialigué FAYE – 

Le Second compact du Millenium challenge account du Sénégal (Mca Sénégal II) tend vers sa troisième année de mise en œuvre. Pour les deux premières années, des progrès ont été relevés hier, lors de la deuxième revue de la feuille de route de la stratégie électricité à l’horizon 2035. Mais pour le respect de la durée du programme qui est de cinq ans (le Compact est entré en vigueur le jeudi 9 septembre 2021), il va falloir relever un certain nombre de défis, notamment la libération des emprises pour la mise en œuvre du projet transport, la mobilisation de la contrepartie du gouvernement sénégalais, entre autres.
Dans le cadre du projet Transport, il est prévu d’installer 30 km de câbles souterrains et sous-marins pour renforcer le réseau de transport de la Senelec dans la presqu’île de Dakar. «Les contrats sont signés, les passations des marchés clôturées depuis le mois de juin. Les entreprises vont ainsi être sur le terrain d’ici la fin de l’année.
Nous sommes en train de finaliser les études d’exécution. On peut dire que contractuellement, on a un avancement de 8%», indique le directeur adjoint en charge du programme. Pape Momar Lô de rassurer que «les opérations de libération des emprises sont des défis que le Mca relèvera. C’est la première fois qu’on installera un câble haute tension en mer. C’est une opération très complexe, qui nécessite la mobilisation de navires spécifiques. Face à ce défi en milieu marin, on s’est entourés des meilleures expertises techniques.
On a mis en place un dispositif de règlement des plaintes. Il y a toute une équipe dédiée avec la Direction de performance environnementale et sociale, la direction genre et inclusion sociale, parce qu’on prend en compte les intérêts des femmes, des jeunes et des personnes vulnérables. Toutes ces instances ont été mises en place. Des accords sont aussi signés avec la Direction de l’environnement, les parties prenantes comme le Gouverneur de Dakar, les préfets. Des protocoles d’accord ont été également signés avec les préfets pour faire face à tous ces défis».
La passation de marchés pour le projet Accès constitue également un défi. Mais d’après Ndella Ndiaye, Directrice générale adjointe chargée des opérations, des plans de mitigation ont été mis en place pour faire face à ce risque. «Pour le moment, la passation des marchés se passe bien», dit-elle.
Du point de vue financier, la mobilisation de la contrepartie du gouvernement constitue souvent un frein dans la mise en œuvre des projets de développement. Mais pour les deux premières années du programme Mca Sénégal II, Mme Ndiaye précise qu’il n’y a pas encore péril en la demeure. «On n’a pas de problème, parce que nous avons reçu les provisions qui devaient être données pour les première et deuxième années. Nous avons assez d’argent pour libérer les emprises et permettre le démarrage des travaux du projet Transport. Maintenant, il y a un montant de 29 millions de dollars que l’Etat doit mettre en place pour que si jamais il y a des contingences sur le projet Transport ou le projet Accès, qu’on puisse en puiser», souligne Mme Ndiaye.
Le Mca Sénégal est financé à hauteur de 550 millions de dollars par le gouvernement américain, auxquels s’ajoutent 50 millions de dollars du gouvernement sénégalais, soit un financement total de 600 millions de dollars, soit environ 330 milliards de francs Cfa.
Le niveau d’engagement de ces fonds est évalué à 72%, selon Oumar Diop, Directeur général du Mca Sénégal II. Ce qui constitue, aux yeux du chargé d’affaires de l’ambassade des Etats-Unis à Dakar, un réel progrès. Toutefois, considère Jonathan Fischer, «avec le démarrage de la troisième année de mise en œuvre du Compact, une transition efficace entre les conceptions et les études détaillées et le lancement des gros œuvres, ainsi que la mise en œuvre complète des réformes-clés, sera cruciale».
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