Après la reprise ratée du 2 juin 2020, l’inquiétude gagne aujourd’hui toutes les parties prenantes concernées par le secteur de l’éducation : les apprenants, les enseignants, les parents et les décideurs. Le spectre d’une année blanche semble se préciser si rien n’est fait…
Dans le doute, revenons aux fondamentaux en suivant tout simplement la règlementation de notre pays qui dit dans son décret no 94-244 du 7 mars 1994, dans son article premier : «Tous les établissements de 50 salariés et plus doivent constituer un comité d’hygiène et de sécurité au travail, Chst».
Peu d’organisations, surtout celles reliées à notre Adminis­tration, en sont dotées. On pense souvent que cette obligation ne concerne que les entreprises et/ou organismes du secteur privé. Erreur…
Au-delà de la mise en conformité de nos établissements scolaires et universitaires, la mise en place d’un Chst offre l’opportunité d’instaurer un espace de dialogue, de discussion et de recherche de solutions des problèmes qui peuvent survenir. Son bon fonctionnement permet la remontée des signaux d’alerte sur la dégradation des conditions de travail et du climat social et donc de permettre ainsi un traitement préventif des problèmes. Ainsi, le Chst devient un partenaire incontournable de la politique générale de prévention des organisations.
C’est exactement l’outil nécessaire à chaque établissement d’enseignement pour définir son Plan de continuité des activités (Pca) qui lui est propre et qui tienne compte des réalités du terrain.
Vouloir manager la Covid-19 dans tous les établissements scolaires à partir du niveau central – comme cela semble être le cas aujourd’hui – est une grave erreur, car on ne saurait prendre en compte les spécificités de chaque établissement et surtout définir les responsabilités.
S’il est vrai que dans certains établissements scolaires il existe des comités de gestion, ceux-ci ne pourraient se substituer aux Chst…
Aujourd’hui, il faudrait tout mettre en œuvre pour satisfaire dans l’urgence les principales étapes de la mise en place d’un Chst dans toutes les écoles  : recruter et/ou nommer un responsable Hygiène, sécurité, environnement (Hse), installer le Chst dont le président serait le directeur de l’établissement scolaire ou son représentant, former les membres du Chst sur comment appréhender le rôle du Chst, connaître ses missions, son fonctionnement et sa composition, connaître l’impact de la présence du Chst sur la santé des salariés, aptitude à déceler et mesurer les risques professionnels, comment assurer la surveillance de la mise en œuvre des règlements et mesures de prévention face à la Covid-19.
Pr Adams TIDJANI
Imem/Ucad