Mme Ba Brigitte Gnamy, auteure : «C’est un hymne à l’amour»
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«Et dans le roman, c’est Christian Severencohen et Ariane Sophie Cassen qui interagissent à Ziggiville, ville jumelle de Ziguinchor située partout dans le temps et dans l’histoire. Un couple de cultures différentes, mais qui s’aime. C’est que Cana’a, le fils du passé est un hymne à l’amour, l’amour fondement de toute vie, la base de tous les succès, l’étendard de toutes les belles victoires. Ariane et Christian qui vont se marier et fonder une famille autour d’une valeur essentielle qu’ils ont en partage, l’éducation, la bonne éducation. Une famille avec six bouts de bois de Dieu qui avait tout pour être heureuse. Mais puisque la perfection n’est pas de ce monde, c’est un sombre nuage qui va planer au-dessus de cette harmonie familiale. Un nuage qui a un nom et un visage : Cana’a. Cana’a le fils aîné avec tous les espoirs que cela suscite, Cana’a qui refuse de mener le projet de vie et d’amour conçu par ses parents, de rentrer dans la destinée, sa destinée, celle toute faite par père et mère. Sur ce, Cana’a qui n’aime pas la culture de son père devient atypique. Il n’aime pas l’éducation que ses parents leur donnent à la maison. Cana’a n’aime pas la vie scolaire et vie sociale à Ziggiville. Cana’a n’aime pas ni le travail ni les efforts. Il préféré la vie au village, en symbiose avec la nature, les ballades sur le fleuve, espérant percer les mystères des profondeurs, celles des forêts, des racines et veut connaître les ténèbres. Il est donc seul à la villa Belle-Alliance, leur maison, seul au Lycée Normal d’excellence, seul à Ziggiville, seul dans son monde. Un monde dépeuplé, car il lui manque l’amour, l’amour (de Souyou) qu’il ne peut vivre à Ziggiville. Que faire ? Que devenir sans amour ? Ainsi, Cana’a est miné. Il vit un drame jusqu’à ce que l’embarcation chavire, l’engloutissant dans les eaux fluviales qui lui servent peut-être de tombeau, rien n’est plus sûr. Mais pour l’avenir et en perspective, n’oublions pas ces propos de Nietzsche : «Ce n’est que là où il y a des tombeaux qu’il y a des résurrections.»