Mme Patricia Gomis, directrice artistique du festival Djaram’art : «Ce qui manque ici, c’est le théâtre pour enfant»

Mme Patricia Gomis, directrice artistique du Festival international des arts de la marionnette au Sénégal, Djaram’art, souhaite que le théâtre pour enfant soit développé au Sénégal. «Ce qui manque ici, c’est le théâtre pour enfant. Il y a des domaines à développer comme le théâtre jeune public par exemple, ce n’est pas connu du tout. Je pense que le domaine des arts pour les enfants, c’est un terrain à défricher. Si le ministère nous écoute, on peut faire un bon travail», déclare Mme Gomis, qui est par ailleurs présidente de l’association Djarama.
S’exprimant lors d’une conférence de presse sur la 7ème édition du Festival international des arts de la marionnette au Sénégal, Djaram’art, dont elle est l’initiatrice et qui se tient depuis le 27 mars dernier et ce jusqu’au 2 avril prochain, celle qui est par ailleurs présidente de l’association Djarama de souligner que la compagnie Yakaar se fixe comme objectif de développer ce théâtre pour enfant. «Cette compagnie Yakaar qui vient d’être créée, c’est leur défi en fait, ils (ceux qui la composent) veulent donner des spectacles, des ateliers. Ils viennent d’avoir le soutien du ministre de la Culture pour jouer dans quatre centres culturels régionaux, Kolda, Tamba, Ziguinchor et Fatick», informe Mme Gomis, avant de renseigner que les enfants qui composent la compagnie Yakaar, viennent d’un village-pilote.
«Ce sont des collaborations qu’on fait avec les villages-pilotes. Et les filles, en grande partie, viennent de Toubab Dialaw. Les formations Yakaar sont destinées aux enfants non scolarisés. C’est vers eux qu’on propose nos formations», soutient la présidente de l’association Djarama, qui se sert de l’art pour en faire «un outil de réinsertion des enfants en situation difficile». «Nous travaillons avec des structures qui s’occupent d’enfants démunis, comme la Maison rose qui est à Guédiawaye, un lieu d’accueil des filles-mères, des jeunes filles en difficulté qui vivent dans la rue et qui se retrouvent avec des enfants», soutient-elle. «Les enfants ont plein de potentiel, il suffit de leur proposer quelque chose, de leur tendre la main et ils se révèlent. Ce sont des formations en théâtre, en agro-écologique, Djarama est aussi un centre agro-écologique», tient-elle à préciser, toujours dans le cadre des formations que la structure offre aux enfants en situation difficile.
«La compagnie Yakaar, ils ont choisi les arts. Ils sont pluridisciplinaires, ils font du théâtre, du cirque et de la marionnette. Ils savent fabriquer, jouer et animer des ateliers. Ce sont des apprentis-apprenants âgés de 15 à 20 ans», confie-t-elle. «Quand un enfant est formé, vous lui donnez un outil pour qu’il puisse s’épanouir», souligne-t-elle avant de dire : «Nous, ici à Djarama, on développe un réseau de diffusion.» «On a ce réseau qui accueille pas moins de 10 compagnies par année et nous proposons nos spectacles au Grand théâtre. On travaille avec eux et avec l’Institut français. C’est à travers ce réseau qu’on veut développer le jeune public», indique Mme Patricia Gomis.
Revenant sur la 7ème édition du Festival international des arts de la marionnette au Sénégal, Djaram’art, après quelques jours sur les deux sites de Toubab Dialaw et Ndayane, les festivaliers se sont donné rendez-vous à l’Institut français pour un spectacle, l’après-midi, regroupant plusieurs enfants venant d’endroits différents.
Pour cette édition, il faut signaler la présence de compagnies de théâtre en provenance du Canada, de la France, du Mali, du Burkina Faso, entre autres. En plus des spectacles, il y a un volet social que revêt ce festival, avec la prise en charge de 198 enfants qui ont pu avoir des soins dentaires. A cela s’ajoute la distribution de 300 brosses à dent et des pâtes dentifrices aux ayants droit.
Par Amadou MBODJI – ambodji@lequotidien.sn