Mme Yaye Ndiémé Dieng, juriste : «Le Sénégal possède tout le potentiel pour devenir un leader dans les négociations climatiques internationales»

Le Sénégal est bien placé pour être un leader dans les négociations climatiques internationales, selon la juriste Mme Yaye Ndiémé Dieng. Travaillant pour l’Union africaine et la Cour pénale internationale, Mme Yaye Ndiémé Dieng en donne les raisons et parle de l’importance de l’Assemblée générale des Nations unies pour les pays africains.
Par Amadou MBODJI – Mme Yaye Ndiémé Dieng, juriste, est convaincue que le Sénégal est bien placé pour être leader dans les négociations climatiques internationales. «Le Sénégal possède tout le potentiel pour devenir un leader dans les négociations climatiques internationales. La nomination récente de M. Ibrahima Cheikh Diong, un Sénégalais, à la tête du Fonds pour les pertes et dommages (Loss and Damage Fund) montre que le pays est de plus en plus reconnu pour son expertise dans la gestion des risques climatiques», affirme Mme Ndiémé Dieng, qui travaille pour l’Union africaine et la Cour pénale internationale. «Cela offre une opportunité unique au Sénégal de renforcer son influence et de jouer un rôle plus central dans les négociations internationales. De plus, la participation très active du Sénégal à l’Arc démontre son engagement à s’adapter aux défis climatiques et à soutenir les efforts de résilience en Afrique. En continuant à investir dans ces mécanismes, le Sénégal peut s’imposer comme un acteur-clé en Afrique dans la gestion des risques liés au changement climatique. Avec une stratégie claire et des alliances internationales renforcées, le Sénégal pourrait très bien devenir un leader en Afrique et sur la scène mondiale dans la lutte contre les effets du changement climatique», avance la juriste.
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Par ailleurs, elle explique le travail de l’Union africaine sur la gestion pour répondre aux catastrophes climatiques. «Une partie de mon travail à l’Union africaine consistait à promouvoir la ratification des traités, y compris celui établissant la Mutuelle panafricaine de gestion des risques (Arc), un mécanisme important pour aider les Etats membres à répondre efficacement aux catastrophes climatiques.
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En encourageant les Etats à ratifier ces traités, nous avons cherché à renforcer la coopération régionale en matière de résilience climatique et à garantir que les pays puissent accéder aux outils nécessaires pour faire face aux crises. Ce travail a permis d’assurer que les pays africains disposent de cadres juridiques robustes pour répondre aux défis climatiques de manière concertée et structurée», indique-t-elle. Avant de mettre le curseur sur l’importance de l’Assemblée générale des Nations unies. «L’Assemblée générale des Nations unies (Unga) revêt une importance capitale pour les pays africains, car elle leur offre une plateforme où ils peuvent exprimer leurs préoccupations et influencer l’agenda mondial. Chaque Etat membre, quel que soit son poids économique ou politique, dispose d’une voix égale à l’Unga, ce qui permet aux pays africains d’aborder des questions cruciales telles que la paix et la sécurité, le développement durable, la justice climatique et la réforme des institutions internationales ou encore l’épineuse question de la dette», soutient Mme Dieng.
«Pour les pays africains, c’est également une occasion de renforcer la coopération Sud-Sud, de défendre des solutions adaptées à leurs réalités et de solliciter davantage de soutien international face aux défis qu’ils rencontrent, notamment en matière de changement climatique, de sécurité alimentaire et de gestion des crises. L’Unga est également un espace où les Etats africains peuvent créer des alliances stratégiques, défendre leurs intérêts collectifs et participer à l’élaboration des normes et standards internationaux qui encadrent les grandes questions mondiales», renchérit Mme Yaye Ndiémé Dieng.
ambodji@lequotidien.sn