C’est avec le recouvrement que la mairie peut fonctionner et mener des activités au profit des populations. Cependant, les commissions dédiées rencontrent d’énormes difficultés en matière de contrôle et de recouvrement. A Ziguinchor, la fiscalité agonise. «Elle n’est pas morte, mais elle souffre, elle est à l’agonie.
Une agonie due en partie à la méconnaissance par la population de son devoir de s’acquitter de l’impôt. C’est aussi dû au manque d’information de la part des membres des commissions de fiscalité», a soutenu samedi Boubacar Mané. Le coordonnateur du Forum civil section Ziguinchor s’exprimait lors d’un atelier de renforcement de capacités sur la fiscalité locale et la mobilisation des ressources au profit des commissions de fiscalité locale. «Si on ignore sa mission, on ne peut pas convaincre les populations à s’acquitter de ce devoir de fiscalité», estime M. Mané. Pour lui, un problème de communication se pose au niveau des membres des commissions et au niveau des populations.
Pour aider les commissions de fiscalité locale dans cette tâche délicate, le Forum civil a renforcé leurs capacités. Il s’est agi de leur faire comprendre le rôle central qu’ils ont à jouer dans la fiscalité locale à travers un atelier qui a regroupé les commissions de fiscalité locale de Ziguinchor, Bignona et Oussouye. Son objectif est de faire connaître les aspects juridiques liés à la fiscalité locale, faire la classification exhaustive de tous les types d’impôts locaux. L’idée est aussi de permettre à la fiscalité locale de connaître le taux, l’assiette et le système de recouvrement pour chaque type d’impôt local et de connaître le processus de mise en place et d’opérationnalisation de la Commission de fiscalité locale (Cfl).
Pour le coordonnateur du Forum civil, les membres des commissions de fiscalité locale jouent un rôle important dans la mobilisation des ressources, surtout en matière de suivi, mais également d’évaluation de toutes les opérations liées aux impôts, au patrimoine bâti et au patrimoine non bâti. Cependant, souligne Birahim Seck, «le principe du consentement à l’impôt doit impérativement s’accompagner d’une obligation de redevabilité de la part des décideurs». Il s’explique : «Parce la perception la plus partagée, c’est qu’au Sénégal, les ressources, les impôts mobilisés sont souvent détournés par les décideurs.» Pour convaincre les populations que les ressources ne sont pas détournées, il recommande impérativement de la redevabilité de la part des autorités, mais également de la part des corps de contrôle. D’après Birahim Seck, la Cour des comptes, qui est l’organe habilité à assurer la surveillance de la gestion des collectivités locales, doit plusieurs rapports aux Sénégalais.
Par Khady SONKO – ksonko@lequotidien.sn