Le mouvement Y en a marre compte organiser un grand rassemblement à la place de l’Obélisque le 7 avril prochain. Face à la presse hier, ses responsables, qui tablent sur 1 million de personnes, comptent y lancer le processus de départ de Macky Sall du pouvoir.Alors que la Place ne pourrait même pas contenir 100 mille personnes.

C’est par des T-shirts noirs floqués de couleur rouge «Lu ep turuu» (la goutte d’eau qui fait déborder le vase, en wolof) que le mouvement Y en a marre résume le quinquennat du Président Macky Sall à la tête du Sénégal. Face à la presse hier dans leur quartier général à l’Unité 16 des Parcelles Assainies, Fadel Barro, Fou malade, Thiat et Kififeu ont qualifié de «déception» le régime actuel baptisé «dynastie Faye-Sall». «Il n’y pas de bilan plus lourd que cela en termes de dommages, de déception et surtout de trahison de ses propres promesses. Macky a plus de ministres et de conseillers que Wade, Il a fait du «wax waxeet» comme Wade. Aujourd’hui, l’objectif est d’instrumentaliser la justice. On arrête à tout bout de champ certains et on couvre d’autres. Macky Sall est en train de se «yahyajammehiser»», dénonce Thiat, porte-parole du mouvement. Selon lui, l’heure a sonné pour «déclencher le processus de  départ de Macky Sall». Et cela passe par un rassemblement que Y en a marre compte organiser le 7 avril prochain à la place de l’Obélisque. En effet, Fadel Barro et ses camarades visent un million de Sénégalais. Et ils semblent oublier que le lieu de la rencontre ne pourrait pas contenir plus de 50.000 personnes, «Nous appelons les Sénégalais à la place de l’Obélisque pour la marche du Peuple. Nous voulons que chacun s’habille en noir pour symboliser cette justice sénégalaise obscure et sombre», souligne Thiat. A cet égard, le coordonnateur du mouvement, Fadel Barro, ne veut surtout pas entendre d’une interdiction : «La manifestation sera autorisée parce qu’on se fonde sur la Constitution qui donne à chaque citoyen sénégalais, après avoir informé l’autorité administrative, d’organiser sa marche. Nous espérons que le préfet prendra toutes les mesures pour encadrer cette manifestation parce qu’il est payé pour faire ce travail.» Le directeur artistique de la plateforme reste optimiste car d’après Fou malade, il reste des «débris de démocratie» dans ce pays. Le rappeur, qui salue la démission du juge Ibrahima Hamidou Dème du Conseil supérieur de la magistrature, déplore «une justice inéquitable protectrice des forts et qui écrase les faibles». A son tour, Kilifeu s’est permis de répondre aux menaces du procureur de la République, Bassirou Guèye. D’après le rappeur du groupe Keur Gui, Serigne Bassirou Guèye ne doit pas oublier que malgré sa nomination par le président de la République, «il est payé par le contribuable sénégalais». Avant de défier : «Nous voudrions dire à l’endroit du procureur que nous n’avons pas peur de lui, ni de cette personne qui est derrière lui et qui l’instrumentalise et le manipule à souhait»
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