Mode – Lancement du showroom Al Gueye : «Sweet tigresse» inaugure une nouvelle page

Ses créations parlent pour lui. Abdou Lahad Gueye, créateur de la marque «Al Gueye», propose des tenues élégantes, fluides et originales. Sa touche particulière a porté le «made in Sénégal» à un niveau élevé. Avec l’inauguration de son showroom, Abdou Lahat Gueye vise encore plus loin.Par Mame Woury THIOUBOU
– A bientôt 40 ans, le styliste Abdou Lahad Gueye franchit une étape supplémentaire dans sa carrière. Avec l’inauguration de son showroom cet après-midi, le chouchou des férus de mode 100% «made in Sénégal» pose un nouveau jalon dans sa carrière. Ce rendez-vous sera l’occasion de présenter quelques-unes de ses réalisations dont une collection capsule de 8 pièces au nom inédit de Sweet tigresse (Douce tigresse). Joint par téléphone, Al Gueye, comme on l’appelle, indique qu’il s’agit là d’un hommage à sa mère. Une maman qui a élevé son fils dans l’amour de la mode. Aujourd’hui, Al Gueye garde encore au fond de lui les moments passés au côté de sa maman à explorer cet univers.
Vendeuse de friperie, elle incarnait aux yeux de son garçon le summum de l’élégance. «C’était une vendeuse de friperie pleine de dignité et de rigueur. C’est elle qui m’a donné le goût de la mode parce qu’elle était vraiment très pointue dans la sélection des pièces qu’elle revendait. La hargne qu’elle avait est pour moi assimilable à celle de la tigresse. C’est ce qui m’a poussé à choisir ce nom pour cette collection. Derrière sa rigueur, il y a aussi de la douceur.» Al Gueye, la marque qu’il a créée, s’est imposé dans le monde de la mode. Elégance, douceur, glamour tels sont les maîtres mots que Lahad Gueye utilise pour parler de sa griffe. Touche à tout et curieux, il exerce son génie sur tous les types de tissus. «Je suis à l’aise sur toutes les matières, mais j’aime bien le mikado qui est une matière noble, le shantung de soie, le brocard ou le coton qui se prête à tout et qui est facile à entretenir.»
Lahad Gueye a certes grandi dans la mode, mais il est aussi diplômé de l’Institut de mode, coupe et couture d’où il est sorti major de sa promotion en 2011. Mais avant d’aller frapper à la porte de cette école qui avait nourri ses rêves, il choisira d’abord de se conformer aux souhaits de ses parents, c’est-à-dire faire des études supérieures. Titulaire d’une Maîtrise en gestion des entreprises, il a su, dès la Licence, mener parallèlement les deux formations. Aujourd’hui, il ne le regrette absolument pas. «Le diplôme de gestion m’a beaucoup aidé. La preuve, dans ma promo de l’école de couture, on était 8. Mais je suis le seul à encore exercer ce métier. La seule différence entre nous, c’est que j’ai suivi une formation en gestion.» Une maîtrise des arcanes du management qui l’a aidé à construire l’identité de sa marque et à se hisser au sommet de la hiérarchie. Symboles du «made in Sénégal», les créations de Al Gueye sont à la fois modernes et originales. Des créations fluides dont l’éclat et les couleurs ont fini de faire sa marque de fabrique et qui s’arrachent comme des petits pains. Et avec cela, des prix qu’il juge abordables. «J’ai des tops ou des chemisiers à 40 mille F. Mais les prix, c’est par rapport à la qualité du travail, la matière etc.», indique-t-il.
Douceur et force
«Douceur et force sont combinée dans cette collection qui présente des pièces épurées par rapport à ce que les gens ont l’habitude de voir», explique-t-il avant de souligner que la prédominance de la mode féminine dans son travail n’est point un hasard. «Je suis d’accord avec ceux qui pensent que je favorise les femmes plus que les hommes en matière de couture. Je sais faire les tenues hommes, mais ce favoritisme est venu du fait que ma principale source d’inspiration, c’est ma mère. De par ses qualités, sa bravoure et le fait qu’elle était une perfectionniste dans tout ce qu’elle faisait.»
Bourré de talent, ses créations voyagent à travers le monde. D’abord par des participations multiples à des évènements d’envergure internationale comme Parcours mode à Lièges (Belgique) en 2011, au Sira vision ou en 2015 quand il remporte le 1er prix du Concours jeune création de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif), mais aussi en signant les tenues de certaines célébrités lors de grands évènements. Une popularité qui n’est d’ailleurs pas sans conséquences puisque très souvent, ses tenues sont copiées par d’autres couturiers.
mamewoury@lequotidien.sn