Le gouvernement veut moderniser et booster les performances du secteur des transports terrestres. Pour cela, un Fonds de développement des transports terrestres (Fdtt) vient d’être porté sur les fonts baptismaux.

Par Justin GOMIS – Le ministre des Infras­tructures, des transports terrestres et du désenclavement a procédé hier au lancement des activités du Fonds de développement des transports terrestres (Fdtt). Un mécanisme qui, informe Mansour Faye, «est née de la forte volonté du président de la République de trouver une solution adéquate et efficiente à un problème prégnant qui a longtemps amoindri les performances du système des transports au Sénégal». D’après le ministre, «même si les infrastructures ont connu pendant onze ans, c’est-à-dire de 2012 à nos jours, un développement sans précédent, avec un linéaire de 2526 km de routes bitumées, 210 km  d’autoroutes, 21 ponts et autoponts, 6673 km de pistes rurales construits et un réseau routier de qualité  passé d’un état moyen à bon de 2011 à 82% en 2020, force  est de reconnaître que les véhicules de transport public demeurent jusqu’à ce jour, le maillon faible du système des transports terrestres».
Ainsi,  pour corriger ce décalage entre la qualité  des infrastructures routières et celle des véhicules de transports routiers, si l’on sait que «le parc des véhicules de transport public de passagers de 50 000 unités environ affiche un âge moyen  de 25 ans, celui des transports mini cars 40 ans et celui des véhicules gros porteurs 27 ans», le Fonds de développement des transports terrestres a été créé à travers la loi portant orientation des transports terrestres avec pour mission essentielle de contribuer, de façon durable, au financement de l’investissement et de l’exploitation, pour la modernisation des services de transport public.
«Ce fonds est destiné à gérer les ressources financières générées par les activités  du secteur, à financer ou à participer à la mobilisation des financements nécessaires à la réalisation des programmes et projets de renouvellement des parcs des véhicules de trans­port public  et la  modernisation des gares routières. C’est un instrument de politique publique à la fois souple diligent et efficient dont la performance sera évaluée à l’aune  du rajeunissement  visible des véhicules de toutes catégories circulant sur nos routes», a expliqué le ministre des Infrastructures.  Selon Babacar Diop, président du Conseil d’administration du Fdtt, tous les projets initiés (Ter, Brt…) pour améliorer le secteur du transport public,  auront un impact économique important.  A l’en croire, ils vont permettre de réduire considérablement, les pertes de temps générées par les embouteillages et diminuer les effets négatifs sur l’économie.  Pour lui, le financement de l’investissement et l’exploitation des systèmes de transport public «représentent une source indéniable de valeur ajoutée au profit de la compétitivité économique nationale, condition de croissance et de plein essor».  Il reste persuadé que «la modernisation des moyens de transport constitue un véritable levier de performance de forte dignité des investissements publics comme privés».
L’enjeu,  ajoute Mansour Faye,  «consiste à bâtir un écosystème favorable à l’éclosion d’un transport moderne qui hissera le Sénégal  parmi les pays de la sous-région les plus avancés en la matière», en vue «d’une plus grande sécurité routière, une meilleure rentabilité des activités des professionnels et une amélioration notoire  de la compétitivité  des entreprises du sous-secteur  du trans­port».  Avec le rajeunissement du parc, «notre pays pourra disposer de véhicules de trans­port respectueux de l’environnement et répondant  aux normes techniques les plus actuelles», assure-t-il, en promettant le soutien de l’Etat au fonds.
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