Membre du Groupe parlementaire Liberté, démocratie et changement, Mamadou Lamine Diallo prône la dissolution de l’Assemblée nationale. Il égrène un chapelet d’arguments, allant de l’absence de crédibilité de l’institution sous sa composition actuelle à la falsification du Règlement intérieur qui motive sa requête. Par Mamadou T. DIATTA –

Membre du Bureau de l’Assemblée nationale, le député Mamadou Lamine Diallo ne veut ni plus ni moins qu’une chose, une chose simple : la dissolution de l’Assemblée nationale. Même une mise à jour du Règlement intérieur de ladite institution, qui devrait être effectuée aujourd’hui, ne convainc pas trop le parlementaire. «Bien que la correction du Règlement intérieur s’impose évidemment, il est temps de dissoudre l’Assemblée nationale pour que le Peuple élise des députés plus responsables et plus rigoureux, d’ailleurs seuls aptes à écouter un discours de politique générale de rupture», plaide le président du mouvement politique Tekki, dans un texte rendu public hier. Mama­dou Lamine Diallo d’indiquer encore : «N’oublions pas que c’est cette assemblée qui a voulu prolonger le mandat du Président Macky Sall en reportant l’élection présidentielle de février 2024 en violation flagrante de la Constitution. N’eut été la vigilance du Conseil constitutionnel, le Sénégal aurait sombré.»

Le membre du Groupe parlementaire Liberté, démocratie et changement demeure persuadé que l’Assemblée nationale a fait du faux avec son Règlement intérieur. C’est pourquoi Ma­madou Lamine Diallo ne se fait pas prier pour exiger la lumière autour de ce dossier relatif à la falsification du Rè­glement intérieur de l’Assem­blée nationale : «(…) Cette affaire de faux règlement intérieur doit être tirée au clair par la Justice pour situer les responsabilités et faire leçon à notre élite politique», préconise le 7ème vice-président de l’Assemblée nationale. Diallo-Tekki étaye son point de vue par le fait que «l’Assemblée nationale -le président, le Bureau, la Con­férence des présidents, les députés- sait depuis novembre 2022 que le Règlement intérieur distribué en octobre 2022 aux députés est un faux. La Société civile était au courant aussi. On n’a rien fait.
Brusque­ment, voilà qu’on nous convoque en procédure d’urgence après 21 mois».

Auparavant, à l’entame de son texte, l’allié du Parti démocratique sénégalais (Pds) au sein de l’institution parlementaire a écrit : «Je suis peut-être compliqué, mais cohérent : j’avais critiqué le régime de Macky Sall sur l’abus de la procédure d’urgence dans l’examen des projets de loi par l’Assemblée nationale. Voilà que les députés nous proposent une procédure d’urgence pour modifier le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale dans une séance extraordinaire, qui n’admet qu’un seul point à l’ordre du jour par définition.»

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