Le Secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), Mody Guiro, a préconisé, jeudi à Diamniadio (Ouest), la «refonte» de la politique d’emploi menée par le Sénégal, dans le but de résorber le gap entre le nombre d’offres et celui de demandes d’emplois. «Au Sénégal, 65, 2% de la population active ont entre 15 et 35 ans, mais le marché du travail reste extrêmement fermé», a signalé M. Guiro, relevant un «déficit chronique entre l’offre [de] 34 000 postes et la demande de près de 200 000 nouveaux chercheurs d’emplois par an».

Selon le syndicaliste, ce déficit, ajouté à l’inadéquation entre la formation et l’emploi, pousse les jeunes vers le secteur informel ou vers l’émigration.

Mody Guiro intervenait lors de la quatrième Conférence sociale sur l’emploi et l’employabilité au Centre international de conférences Abdou Diouf. Cette rencontre de deux jours (jeudi et vendredi) a pour thème : «Emploi et employabilité : défis et perspectives pour un Sénégal souverain, juste et prospère.» La rencontre réunit des membres du gouvernement dont le ministre du Travail, de l’emploi et des relations avec les institutions, Abass Fall, des représentants des travailleurs et du patronat, ainsi que des partenaires techniques et financiers de l’Etat du Sénégal.

Mody Guiro a insisté sur l’urgence d’agir face au chômage massif. Il a proposé des solutions de la Cnts : l’amélioration des dispositifs institutionnels en matière d’emploi, le renforcement de l’employabilité des jeunes et la promotion de l’entrepreneuriat.

M. Guiro suggère en même temps aux autorités de s’atteler à «la création d’un fonds destiné à l’employabilité, financé par des prélèvements sur l’alcool, le tabac, la téléphonie mobile ou l’épargne longue, avec la collaboration de la Caisse des dépôts et consignations, et des institutions de sécurité sociale». «L’emploi est une préoccupation majeure du siècle», a-t-il dit, plaidant pour un partenariat fort entre l’Etat et le secteur privé, dans le but de stimuler les secteurs à forte intensité de main-d’œuvre. «Aider quelqu’un à trouver ou à conserver un emploi, c’est lui permettre de conserver sa dignité», a soutenu Modou Guiro en paraphrasant l’ancien Président sénégalais Abdou Diouf.