Mohamed Salem Alrashdi, ambassadeur des Emirats Arabes Unis au Sénégal, a fait le point sur la situation qui prévaut au Yémen. Il accuse les rebelles d’être soutenus, financés et armés par la République islamique d’Iran pour des raisons religieuses et idéologiques. Il a aussi évoqué les motivations de l’intervention de la coalition arabe, la situation actuelle sur le terrain et la situation humanitaire ainsi que les moyens diplomatiques et militaires déployés pour mettre un terme à ce conflit.

«Par la volonté de donner une nouvelle chance à la médiation de l’Organisation des Nations unies, la coalition arabe a décidé de suspendre provisoirement ses opérations militaires contre les rebelles houthis dans la province de Hodeïda au Yémen», c’est ce qui en est de la situation actuellement, a déclaré Moha­mad Salam Alrashdi.
Les motivations politiques, économiques, diplomatiques et les raisons qui auraient poussé la coalition arabe à intervenir militairement au Yémen sont, entre autres, géopolitiques. «On a décidé de venir en aide au Yémen.» Pour le diplomate émirati, même si ce pays situé dans la péninsule arabique ne fait pas partie du Conseil des pays du Golfe, «tout ce qui impactera négativement le Yémen forcément aura des répercussions sur les pays environnants comme l’Arabie Saoudite, les Emirats et autres».
A en croire ce diplomate, les pays du Golfe avaient décidé de prendre le pouvoir des mains du Président élu qui était en place pour le donner à son vice-président en vue de stabiliser une situation de crise, mais de façon consensuelle et passagère. Un processus qui a échoué, car les Houthis ont pris les armes en 2014 précisément et renversé le pouvoir en place.
C’est en ce moment décisif qu’ils ont décidé de riposter contre les rebelles qui ont illégalement occupé le Yémen. Et c’était sur la bénédiction du Président Abdorabbo Mansour Hadi, en exil en Arabie Saoudite, que la coalition est intervenue. Ce qui est, de l’avis du diplomate émirati, la première base juridique de cette intervention. Et l’ambassadeur Mohamad Salam Alrashdi de dénoncer le fait que «les rebelles soient soutenus, financés, armés par l’Iran pour des raisons idéologiques et religieuses qu’ils veulent propager dans la région». Des milices seraient créées par l’Iran et qui sont leur bras armé dans la région, note-t-il. Les missiles qui visent l’Arabie Saoudite seraient aussi d’origine iranienne, a tenu à faire savoir M. Alrashdi.

Libération de 80% du territoire occupés par les rebelles
Les opérations militaires ont permis la libération de 80% du territoire qu’occupaient les rebelles. Des opérations qui entendent changer les rapports de forces en imposant aux rebelles de déposer les armes et d’accepter le processus politique en cours sur la supervision des Nations unies, indique le diplomate.
En outre, l’occupation par les rebelles du port de Hodeïda qui est un point stratégique essentiel pour l’approvisionnement en produits alimentaires et l’acheminement de l’aide humanitaire a provoqué «la pire des crises humanitaires au monde», avec des millions de personnes au bord de la famine, lit-on dans un communiqué de l’ambassade des Emirats Arabes Unis au Sénégal. La coalition arabe a aussi décrié de graves crimes de guerre perpétrés par les Houthis à l’encontre des populations civiles, utilisées comme boucliers humains face à l’avancée des troupes de la coalition. Pis, des enfants soldats sont enrôlés, des habitations transformées en dépôts d’armes et des snipers postés dans les quartiers, en violation des principes d’éthique du droit humanitaire international, a déclaré le représentant des Emirats Arabes Unis au Sénégal.
Par ailleurs, la coalition encourage l’envoyé spécial des Nations unies, Martin Griffiths, à parvenir à un retrait immédiat, total et sans condition des rebelles houthis de la ville et du port de Hodeïda. Ce qui est la seule condition pour préserver la sécurité des populations civiles et garantir l’acheminement de l’aide humanitaire aux personnes sinistrées, conclut M. Alrashdi.
Stagiaire