Quel bilan faites-vous de la dernière Législature ?
On nous avait promis une Assemblée de rupture, mais nous avons vu une Assemblée qui est restée plus réactive qu’entreprenante. Nous imaginions  une chambre qui prend les devants et qui se prononce et agit sur les questions cruciales qui interpellent les populations. Nous avions espéré l’ouverture d’enquêtes parlementaires sur certains dossiers de mauvaise gestion relayés par la presse. Tout comme nous attendions des propositions de lois allant dans le sens de la prise en compte des préoccupations majeures des Sénégalais dans le domaine économique, politique, social, éducatif, culturel, environnemental… Hélas, nous sommes restés, comme beaucoup d’ail­leurs, sur notre faim. Et le plus déplorable – et je parle en connaissance de cause pour avoir couvert des sessions parlementaires – ce sont les insultes, les médisances et, désolé du terme, les bassesses qui ont rythmé la 12ème Législature.
Encore que j’ai vu de nombreux projets de lois, qui devraient être profondément discutés et mûris, passer comme lettre à la poste. Mais vous comprenez aisément que quand on a la majorité à l’Assemblée, c’est ce que ça donne souvent. Ils se sentent obligés d’accepter tout ce qui vient du sommet. C’est pourquoi je dis haut et fort qu’un président de la République n’a pas besoin d’une majorité parlementaire qui est, du reste, souvent très mécanique, mais plutôt d’une «bonne politique». Notre volonté c’est de défendre et d’accompagner les «bonnes politiques» d’où qu’elles viennent, du pouvoir comme de l’opposition.
Pourquoi avez-vous choisi de descendre dans l’arène politique ?
Nous ne sommes pas descendus dans l’arène politique pour mener une carrière. Nous avons juste décidé d’accomplir une mission, celle de promouvoir le développement de Kédougou et du pays en général. Mais comme l’a soutenu Rama Yade, «le milieu politique est devenu une aristocratie carriériste qui a fini par faire de l’engagement un gagne-pain». Nous devons y mettre fin. Nous voudrions pouvoir contribuer finalement, à travers notre engagement certes et notre slogan «Osons bien changer !», à faire émerger des talents nouveaux, des gens instruits, engagés, capables et qui puissent apporter une tournure positive dans ce système malsain et aller vers des dynamiques unitaires et prospectives. Celles qui mettent l’intérêt du Peuple en avant. Et c’est avec les Kédovins et les Sénégalais que nous pouvons réussir le bon changement.