Me Sally Mamadou Thiam sait que ce n’est pas évident de faire tomber l’Apr à Matam. Mais la tête de liste départementale de la Convergence patriotique/Kaddu askan wi, dirigée par Abdoulaye Baldé, espère bien être l’avocat des causes du Peuple une fois à l’Assemblée nationale.
La région de Matam est considérée comme un bastion de l’Apr. Quelles sont vos chances en tant que tête de liste départementale de la coalition Kaddu askan wi ?
Oui, on peut le dire dans la mesure où Matam a voté Macky dès le premier tour de l’élection présidentielle 2012. Mais depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Les populations ont compris qu’on leur avait vendu du vent. Le Président Macky, pendant tout le temps qu’il était au Pds, n’avait jamais manifesté un attachement particulier à la région de Matam et au Fouta en général. Il a toujours été un Fatickois dans sa culture et ses actions. Une fois dans l’opposition, il a voulu taper sur les sensibilités des populations qui, il faut le dire, versent facilement dans l’émotion. Seulement, on ne peut pas toujours gagner la confiance des populations par l’émotion. C’est pourquoi les populations l’ont compris et l’électorat de l’Apr à Matam va forcément s’effriter d’élection en élection. Vous avez vu ce qui s’est passé à Oudalaye. Le ministre de l’Intérieur a eu toutes les difficultés pour accéder à la zone du fait de routes impraticables. Cette partie ne fait-elle pas partie du Sénégal ? Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, les populations sont dans l’obligation de prendre leurs responsabilités. Il s’y ajoute également que depuis 2012, il n’y avait presque plus d’opposition au Fouta. Mais aujourd’hui, il y a l’apparition de jeunes leaders qui sont quotidiennement sur le terrain. Nous n’avons pas certes les moyens comme le pouvoir, mais nous vendons un programme, des idées et l’espoir. Bref, nous incarnons l’alternative crédible.
Quel regard portez-vous sur la 12e Législature ?
Je pense que s’il y a une chose qui fait l’unanimité aujourd’hui dans notre pays, c’est que la 12ème Législature a été la plus nulle. Même la majorité l’a reconnu. On a vu une Assemblée d’invectives et de règlements de comptes politiques qui a levé l’immunité parlementaire de beaucoup de députés en procédure d’urgence, sans déclencher des poursuites judiciaires.
Député, qu’allez-vous apporter à la 13e Législature ?
Notre ambition c’est de redonner à l’Assemblée nationale sa place d’antan, c’est-à-dire dans ce lot d’institutions de la République, et lui apporter un souffle nouveau. Il s’agira de la faire jouer sa fonction législative par des propositions de lois dans l’intérêt des populations, d’examiner avec objectivité les projets de loi, de contrôler l’action du gouvernement par le vote des lois et règlements. Moi député, je proposerai l’ouverture d’enquêtes parlementaires sur les contrats signés par le Sénégal dans le domaine des hydrocarbures, sur les exonérations fiscales qui entraînent des pertes énormes pour notre économie.