Qu’est-ce qui explique votre retour dans le champ politique ?
Je ne reviens pas en politique. Chercher un mandat électif est donné à tout le monde. La réforme adoptée au référendum de 2016 permet à toute personne qui a envie de briguer un mandat parlementaire d’aller aux élections. Nous travaillons dans une association (Ndlr : présidente de l’Association Femme, enfant, migration et développement communautaire (Femidec) qui a besoin de lois parfois même discriminatoires.
Pourquoi Diop Sy ?
Je ne l’ai pas choisi. Il est venu me voir pour me convaincre au moment où j’avais besoin d’une tribune, d’un instrument, d’un outil qui puisse nous permettre, dans notre association, de trouver les lois qu’il faut face à l’exacerbation des désirs que nous avons pour ces populations migrantes. Personnellement, je n’avais pas les moyens pour prétendre aller au Parlement et j’avais besoin d’y aller avec des personnes responsables et intègres, une personnalité qui incarne les mêmes valeurs que moi…
Une fois à l’Assemblée, qu’allez-vous proposer ?
Le point fondamental, c’est de changer le règlement intérieur. Si l’Assemblée n’est pas performante, c’est parce que les députés n’ont pas les moyens qu’il faut pour exercer leur pouvoir. Il faut qu’on leur donne du temps en juin, lors de la conception du budget, de donner les orientations idoines avant de recevoir en octobre les budgets. Il faut en commission technique qu’on puisse avoir la latitude d’outiller les députés d’instruments juridico-économiques nécessaires pour pouvoir porter les bons choix sur les orientations.
Les minorités (non-inscrits et groupes minoritaires) doivent être mieux considérées dans le temps de parole. Ils peuvent avoir parfois une expérience et un parcours qui peuvent servir à notre pays. Donc, il faut revoir ce règlement intérieur, c’est fondamental. Il faut aussi des lois fortes et restrictives pour que le privé national reprenne le dessus sur ces produits qui nous viennent de l’Asie et de l’Europe et qui tuent notre économie. L’Assemblée nationale doit pouvoir influer sur le pouvoir des élus locaux. La décentralisation n’est qu’un mot, l’Acte 3 n’a pas encore fait ses preuves. Les collectivités locales n’ont pas les moyens de leurs politiques. Certaines communes n’ont pas d’outils de travail… Sur la question de dotation de terres, il urge de revoir la politique. Il n’y a qu’au Sénégal où on donne des terres à des étrangers.