Vous êtes membre du Con­seil économique social et en­vironnemental, au­jour­d’hui vous voulez être députée, qu’est-ce qui vous motive ?

Je suis membre du Cese, rapporteur de la commission de l’environnement et du développement durable. Mais dans le Conseil économique et social, alors dirigé par Feu Ousmane Masseck Ndiaye, j’étais la présidente de la commission de l’environnement. A cette époque-là, il n’y avait pas le nom environnemental. J’avais proposé une loi sur le climat. Mes collègues du ministère de l’Environ­nement ont refusé parce qu’ils disaient que le Sénégal ne pollue pas. Le ministre de l’Environ­nement d’alors, Djibo Ka avait demandé que nous changions le code de l’environnement pour mettre les directives climatiques. Et celles que j’avais préconisées à l’époque, c’est la réalité aujourd’hui. On vient de quitter en 2015 la Cop 21 à Paris où tous les pays du monde doivent avoir une feuille de route pour le climat. Donc que tu pollues ou pas, tu es obligé puisque tu as signé l’accord de Paris de réduire tes gaz à effet de serre.

C’est ce qui vous pousse à vous intéresser à l’As­sem­blée nationale ?
Oui, c’est la raison pour laquelle je me suis dit que j’ai ma place à l’Assemblée nationale. Au Cese on ne donne que des conseils, on écrit des textes, des documents, mais on ne fait pas les lois. Donc, il est important d’être là-bas pour discuter avec les autres députés environnementalistes membres du Repes. La première loi qui m’intéresse, c’est celle du littoral. Parce que je suis du littoral et je sais que les changements climatiques sont en train de nous affecter. Donc, il nous faudra trouver des lois qui protégeraient les zones côtières. Une autre loi, c’est celle sur les déchets plastiques, qui a été adoptée, mais toujours sans décret d’application. S’il y avait une application, aujourd’hui il n’y aurait pas de Centrale à charbon chez nous (Bargny). Parce que nous avons signé l’accord de Paris et dans cet accord, tout ce qui est charbon est obsolète. Une autre loi qui m’intéresse à l’Assemblée nationale, c’est comment mettre en place des mécanismes de protection pour l’exploitation, l’exploration du gaz et du pétrole des zones maritimes. Une fois à l’Assemblée nationale, nous allons certainement discuter sur comment répartir les fonds venant du pétrole. Il y a aussi la question de la protection des forêts, des mangroves, des écosystèmes arides, marins, des oiseaux migrateurs. Mainte­nant, je ne connais pas bien l’Assem­blée nationale. Je vais apprendre d’abord. Mais ma carrière au sein de la Société civile, et celle d’agent de terrain m’ont poussée à mieux connaître les lois, à mieux proposer des choses.