Moïse Sarr sur l’ingérence dans la Présidentielle en Guinée Bissau : «Sonko a joué et perdu»

Le secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur estime que c’est plutôt Ousmane Sonko qui fait de l’ingérence dans les affaires intérieures de la Guinée Bissau en recevant et soutenant un candidat en pleine campagne. Pour Moïse Sarr, le leader de Pastef fait de l’opposition «aveugle» et «irréfléchie» à Macky Sall.
Ousmane Sonko n’a pas digéré la sortie du Président Macky Sall sur la Présidentielle bissau guinéenne. «A l’issue d’élections libres et transparentes attestées par tous les observateurs, il s’agit à présent de respecter et de faire respecter la volonté souveraine du Peuple bissau guinéen. L’Ua, la Cedeao, les partenaires doivent continuer à accompagner Bissau pour une paix durable.» C’est là une «inculture diplomatique et le mépris des règles élémentaires de bon voisinage qui doivent inquiéter chez Macky», avait réagi le leader de Pastef qui soulignait d’ailleurs que la Cour suprême bissau guinéenne venait d’ordonner le recomptage des voix après celui des Pv. Et surtout, ajoute Sonko, «une communication irresponsable et une flagrante ingérence dans les affaires intérieures d’un pays libre qui ne fera que jeter de l’huile sur le feu».
«Une immaturité politique»
Et c’est le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Sénégalais de l’extérieur qui sort de ses gonds. Dans une contribution, Moïse Sarr résume cette réaction en un «Ousmane Sonko (qui) a joué et perdu». Il rappelle d’abord : «Le 3 décembre 2019, il soutenait publiquement le candidat arrivé premier à l’issue du premier tour, s’ingérant ainsi de façon déplorable dans les affaires intérieures d’un Etat souverain. Monsieur Ousmane Sonko, contrairement au Président Macky Sall, avait publiquement opéré une intrusion dans le jeu politique bissau guinéen au premier tour de la Présidentielle de décembre 2019.» M. Sarr voit dans ce soutien à Domingos Simoes Pereira du Paigc une «inculture diplomatique» et une «immaturité politique» du leader de Pastef. Mais surtout, estime-t-il, le candidat arrivé 3ème à l’issue de la Présidentielle sénégalaise du 24 février a bâti «toute sa ligne politique sur la base d’une opposition aveugle et parfois irréfléchie au Président Macky Sall». Or, souligne-t-il, Sonko «confond la temporalité de l’activité politique en période électorale avec celle du fonctionnement normal d’un Etat et de ses institutions». Moïse Sarr d’ajouter : «Le jour où M. Sonko comprendra que la politique étrangère et la diplomatie qui la sous-tend ne se nourrissent pas de sentimentalisme, mais plutôt de réalisme, que la politique étrangère s’abreuve à la source de l’intérêt national, ce jour-là nous pourrons lui prêter le gouvernail qui le sortira de ses errances euphoriques.» Puis, il s’interroge sur le «patriotisme» de l’opposant qui «s’est rangé du côté d’un candidat d’un Etat autre que le sien, qui menace de façon à peine voilée les intérêts de notre pays».
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