Je suis très peiné du sort de l’ancien Dg de l’Onas. Cependant, il ressort de l’analyse de cette affaire que l’ancien  Dg a été piégé ou induit en erreur par ses collaborateurs et, notamment, son Daf. En effet, certains nouveaux Dg non avisés ou peu expérimentés ou naïfs sont souvent pressés de jouir des avantages de leur fonction (voiture, carburant, recrutement de proches, etc.). Cet empressement les conduit à prêter le flanc et à se laisser entraîner dans des pratiques prohibées. Ce sont souvent leurs collaborateurs qui leur proposent des raccourcis pour satisfaire à leurs besoins urgents comme : le recrutement de leur chauffeur avec qui ils sont venus, le recrutement d’un collaborateur qu’on veut caser rapidement, l’acquisition d’une nouvelle voiture, l’octroi de marchés à leur proches, etc.

Ainsi, les collaborateurs trouvés sur place veulent en général entrer dans leurs grâces et avec ces derniers, tout est possible, même s’il faut enfreindre les règles, pourvu que le nouveau Dg soit satisfait de leurs services.
Combien de fois avons-nous entendu un Daf ou un Dage proposer à son Dg ou son ministre, pour satisfaire un besoin urgent sans couverture budgétaire ni autorisation préalable du Conseil d’administration, d’appeler tel ou tel fournisseur et lui demander de préfinancer une commande et attendre une future régularisation ? Une fois embarqué dans ces mauvaises pratiques, le Dg devient l’otage de ces véreux collaborateurs qui maintenant en usent et en abusent  car ayant déjà moulé leur Dg dans ce cercle vicieux du fait qu’il a déjà bénéficié de ces subterfuges pour satisfaire ses propres expressions de besoins.
D’autre part, l’analyse des échanges épistolaires entre le ministre de tutelle et le Dg Dr Cheikh Dieng dénote d’un manque de rapports cordiaux ou de complicité entre ces derniers. Car un seul coup de fil du Dg au ministre aurait suffi pour échanger et d’avoir une même position par rapport à la démarche à suivre concernant d’une part la satisfaction du besoin pressant du Dg d’avoir sa voiture de fonction et la solution proposée par les collaborateurs du Dg, et d’autre part une entente sur la procédure à suivre par le Dg pour le choix urgent des entreprises qui doivent effectuer les travaux d’hivernage. Une complicité et une solidarité entre eux leur auraient permis de faire les bons choix et de nous éviter ces errements préjudiciables au Projet et au Jub-Jubal-Jubanti. Il faut remarquer que certains Dg pensent en général que, quand ils sont nommés par le président de la République ou par le Premier ministre, ils se foutent de l’autorité de leur ministre de tutelle. Ils ne leur donnent pas la considération qu’il faut. Cela remonte du temps du Président Wade et cela a été exacerbé sous l’ère du Président Macky où certains pensaient que leur statut d’ami ou proche de l’autorité leur donnait le droit de manquer de considération  à leurs ministres de tutelle alors que ces derniers peuvent parler là où ils ne sont pas (comme le Conseil des ministres).

Je conseille aux directeurs d’avoir de bons rapports avec les ministres de tutelle (technique et financier), d’avoir l’habitude d’échanger avec eux de façon informelle, même par téléphone, pour avoir leur avis sur certaines prises de décisions.

Je pense que l’affaire Dr Cheikh Dieng est due à une incompatibilité d’humeur.
Primo, il a était piégé  par ses collaborateurs qui lui ont mal conseillé de prendre une voiture financée par le partenaire de l’entreprise.

Puisque lui-même dit qu’il a cinq (05) voitures personnelles chez lui. Pourquoi n’a-t-il pas le sens du don de soi pour la Patrie en utilisant sa voiture personnelle et attendre qu’il y ait Conseil d’administration pour demander l’autorisation d’acheter une voiture de fonction sur le budget de l’Onas ? Il y’a lieu de rappeler que l’acquisition de voitures et le recrutement de personnels doivent être budgétisés et autorisés au préalable par le Conseil d’administration. Il a été pressé de jouir des avantages de sa fonction.

Par ailleurs, l’octroi des marchés  aux deux principales entreprises, décrié par le Dr  Cheikh Dieng, doit être éclairci. Il serait inadmissible de donner l’exclusivité des travaux de l’Onas à ces entreprises, même si elles ont plus d’expérience que les autres. La situation de monopole dans les marchés publics doit être évitée dans la mesure du possible car on doit donner la chance aux petites et moyennes entreprises nationales. Si on ne leur octroie pas de marchés complexes, elles ne parviendront jamais à avoir de l’expérience. Ce qui est dommageable au principe de concurrence et d’efficience de la commande publique.

En définitive, pour certainement des questions d’ego, de naïveté et d’empressement, l’ancien Dg de l’Onas s’est tiré une balle dans le pied !
M. Ismaïla KEBE
Consultant en Management et gestion de projets
Membre du Moncap
Responsable politique Pastef à Sokone