Qui a brillé, qui a déçu ? Retrouvez les Tops et les Flops des deux premières journées des éliminatoires de la Coupe du monde 2022, qui se sont disputées en ce mois de septembre à travers l’Afrique.LES TOPS…Les ténors et l’invité surprise

Les deux premières journées des éliminatoires du Mondial 2022 se sont achevées mardi en Afrique. A l’issue de ce premier tiers de la phase de poules, les cinq mondialistes sortants se présentent invaincus. Si l’Algérie, contre le Burkina Faso (1-1), et l’Egypte, au Gabon (1-1), ont abandonné deux points en route, les trois autres équipes (Sénégal, Nigeria et Tunisie) ont réussi le carton plein, en commençant par une victoire à domicile avant d’enchaîner sur terrain adverse. Si la qualité du contenu ne fut pas toujours en ligne avec le bilan comptable, ces ténors continentaux se sont placés en position idéale avant la suite de ce sprint automnal.
Si ce sans-faute n’est pas inattendu pour ces pays habitués à ne pas décevoir en phase éliminatoire, il l’est moins pour la Libye. Les Chevaliers de la Méditerranée ont d’abord renversé le Gabon (2-1) avant d’aller s’imposer en Angola (0-1). Dotés de joueurs de qualité à presque tous les postes (manque peut-être un finisseur de classe internationale), les hommes de Javier Clemente donnent le sourire à leurs supporters et à leur coach espagnol, revenu aux manettes ce printemps après être parti fâché quelques années plus tôt. Parmi ces petits poucets qui s’invitent à la table des grands, mentionnons également la Tanzanie et la Guinée-Bissau (4 points en 2 matchs).
Wahbi Khazri
Si elle joue sans véritable avant-centre, la Tunisie a trouvé en Wahbi Khazri un leader offensif sur lequel compter. Auteur d’un excellent début de saison en club avec l’As Saint-Etienne, l’attaquant polyvalent a également rendu deux très bonnes copies avec les Aigles de Carthage. Avec à chaque fois un but, sur penalty, signe d’un pied sûr autant que d’un œil juste. Ces deux réalisations permettent à l’ancien Bastiais de porter son total à 21 et de rejoindre Santos au deuxième rang des meilleurs buteurs de l’histoire des Aigles de Carthage. A distance respectable du premier, Issam Jemaa, et ses 36 buts.
Sébastien Haller
Toute l’Afrique avait lundi les yeux tournés vers Abidjan et le stade olympique d’Ebimpé, où la Côte d’Ivoire recevait le Cameroun, jamais battu au pays de la Séléphanto. Vainqueurs (2-1), les Eléphants sont donc entrés dans l’histoire, grâce à un bon collectif, mais aussi à un finisseur au rendez-vous : Sébastien Haller. Après avoir ouvert le score sur penalty, l’attaquant de l’Ajax Amsterdam a inscrit le but qui allait s’avérer victorieux d’une parfaite frappe croisée. Avec 3 buts en 5 sélections, l’ancien international Espoirs français est en train de mettre tout le monde d’accord en Côte d’Ivoire. Lui aussi auteur de deux buts en deux matchs, le revenant congolais Dieumerci Mbokani n’a pas suffi à chasser les doutes qui accompagnent les Léopards depuis quatre ans maintenant.
… ET LES FLOPS
La Rd Congo et l’Egypte ne s’en sortent pas
Au moment du tirage au sort de cette phase de poules, la Rd Congo et l’Egypte avaient été désignées favorites de leur groupe respectif. Deux journées plus tard, Léopards et Pharaons se sont heurtés au mur de la réalité. Comme lors des éliminatoires de la Can 2019 qui s’achevèrent par son élimination, la sélection congolaise ne sait plus gagner. Chez eux face à la Tanzanie comme par la suite sur le terrain du Bénin, les hommes de Hector Cuper ont été incapables de s’imposer après avoir rapidement ouvert le score. Quant à l’Egypte, du banc de laquelle le coach argentin avait été chassé après un Mondial 2018 calamiteux, elle s’en sort bien avec 4 points en 2 matchs. Jugez plutôt une victoire poussive contre l’Angola (1-0) et un nul arraché in extremis au Gabon (1-1). Limogé lundi, le sélectionneur Hossam El-Badry a payé ce delta entre les résultats bruts, satisfaisants, et le contenu, famélique, des matchs.
Mauritanie, Madagascar, les lendemains qui déchantent
Que 2019 semble loin pour la Mauritanie et Madagascar. Cet été-là, ces deux équipes disputaient en Egypte la première phase finale de Coupe d’Afrique de leur histoire. Honorable pour la Mauritanie, ce coup d’essai fut un coup de maître pour Madagascar, quart-finaliste de l’épreuve grâce à un football séduisant. Avec zéro point en deux matchs, ces deux pays émergents sont loin du compte. Ni la stabilité exemplaire du staff des Mourabitounes, où Corentin Martins est installé depuis près d’un septennat, ni le chamboule-tout opéré à Madagascar, où Eric Rabesandratana a été appelé à succéder à Nicolas Dupuis, ne semblent fonctionner en cette rentrée sportive. Difficulté à renouveler l’effectif, perte des bonnes habitudes collectives, amalgame incertain entre locaux et binationaux ? Les causes de cette crise de croissance sont sans doute multiples.
Les vieux démons prennent un coup de jeune
Durant ces deux premières journées, le football africain a été rattrapé par certains de ses (pas si) vieux démons. La prise en otage du sport par la politique en est un. Que penser de ce match Cameroun-Malawi supposé servir de test grandeur nature du stade d’Olembe et qui se disputa en l’absence de la presse. Y avait-il tant de choses à cacher que cela dans cette enceinte flambant neuve ? Autre stade livré tout récemment, celui d’Ebimpé à Abidjan. Seulement voilà, sa pelouse était un champ de patates plus proche d’une cour de ferme que d’un gazon aux normes. Au moment où la Confédération africaine de football se veut ferme sur la qualité des aires de jeu, par quel mystère ce stade a-t-il été homologué dans ces conditions ? Enfin, et cela dépasse largement le cadre du football, le coup d’Etat en Guinée a empêché la rencontre entre le Syli national et le Maroc de se tenir normalement ce lundi.
Football365