L’Equipe de France est qualifiée pour les demi-finales, comme en 2014, après avoir infligé aux Etats-Unis en version Nba leur première défaite en compétition officielle depuis 2006 (79-89), mercredi à Dongguan. Elle affrontera l’Argentine vendredi.

Les Bleus ont réalisé l’exploit qu’on attendait d’eux, ce qui n’est pas contradictoire. Battre les Américains en version Nba (79-89), et encore plus les sortir du tournoi, est une performance forcément exceptionnelle. Perso­nne n’y était plus arrivé depuis la Grèce, lors du Mondial 2006.
Mais il y avait clairement l’espace. Cette équipe américaine-là, éliminée un 11 septembre, mauvais symbole, n’avait vraiment aucune saveur. Pas faible bien sûr, mais sans rien de l’exceptionnel qui entoure d’ordinaire le Team Usa. La preuve, elle avait perdu en amical, en août, face à l’Australie (81-90) et elle avait failli être battue au premier tour par la Turquie (93-92 a.p.)
Il fallait «juste» que l’Equipe de France croie assez en elle, qu’elle se reconcentre après avoir oublié de défendre lundi face à l’Australie (98-100) et qu’elle ne dévie pas de son plan de jeu. Tout cela aurait sans doute été trop pour elle au siècle dernier. Mais depuis, la génération Parker-Diaw est passée par-là et a donné à la sélection une foi en elle à… l’américaine, associée à un goût des choses bien faites plus européen.
L’Equipe de France était bonne dernière aux rebonds avant ce match, mais elle en a pris 16 de plus que les Etats-Unis sur ce match (44, dont 13 offensifs, à 28).
Il en fallait de la solidité mentale et du talent bien placé pour réduire les Etats-Unis à 39 points à la mi-temps avec le seul Donovan Mitchell pour surnager (15 points à la mi-temps, 29 au final) en l’absence de Jayson Tatum, encore blessé. Puis pour garder l’espoir quand les Américains ont pris sept points d’avance dans le dernier quart temps (65-72, 32e), alors qu’ils en avaient compté dix de retard dans le précédent (53-43, 23e).

Ces Français-là sont «des chiens», dixit Evan Fournier
Mais ces Français-là sont «des chiens», dixit Evan Fournier, le meilleur marqueur tricolore (22 points), sur Canal+. Ils ne lâchent rien et ont fini pas manger les mollets des Américains en reprenant le contrôle du rebond au moment où ça comptait le plus, grâce à un Rudy Gobert gigantesque (21 points, 16 rebonds, 3 contres).
Ils sont repassés devant grâce à l’inattendu Frank Ntilikina, auteur de sept points entre la 34e (71-74) et la 38e minute (82-76). Puis ont bouclé l’affaire par Nando De Colo (18 points), qui a réussi un 7/8 aux lancers dans une dernière minute attaquée avec seulement quatre points d’avance (82-78). Et vous savez quoi ? Ils n’ont même pas exulté au coup de sifflet final. Ou pas trop.
Désormais, l’Equipe de France sait qu’elle peut tout et qu’elle n’a même pas besoin d’entraînement pour cela. Elle peut même terrasser un ogre, fut-il de papier.
Avec lequipe.fr