Pour avoir vécu longtemps avec vous, bien avant le pouvoir d’Etat, nous nous sentons toujours investis d’un devoir citoyen de veille et d’alerte, quel qu’en soit le prix à payer dans le cadre de notre compagnonnage. Constatant plusieurs risques de dérives aux conséquences incalculables, je vous prie de bien vouloir rompre définitivement la dynamique jusqu’au boutiste de sanctions de vos opposants, de vos conseillers au regard critique et des fonctionnaires de l’Etat qui sonnent les bonnes alertes, comme Me Ibrahima Hamidou Dème, en vue de remettre la boussole du Sénégal dans la bonne direction.
Excellence, le Sénégal a fortement besoin de stabilité politique et de solidité des institutions, et cela ne saurait prospérer qu’à travers l’effectivité d’une justice indépendante, transparente et équitable. C’est tout le sens et toute la portée à conférer à la démission de ce magistrat téméraire qui, par son acte, a fini de démontrer qu’il existe encore des Sénégalais prêts à se sacrifier au nom des intérêts supérieurs de la Nation.
Pour renforcer notre système de gouvernance démocratique, promouvoir un véritable Etat de droit et mettre le Sénégal sur la voie de l’émergence, vous seul, Excellence, gardien de la Constitution, avez la possibilité de garantir la régulation des pouvoirs d’Etat pour qu’ils épousent les grands principes dégagés par Montesquieu. La justice doit exercer son autorité en toutes circonstances, se mouvoir de manière totalement indépendante et impartiale. C’est la seule alternative crédible pour placer le Sénégal dans une dynamique de paix, de sécurité et de sérénité sans lesquelles aucune émergence ne serait envisageable si tant est que vous souhaitiez réaliser votre Pse.
Excellence, il nous faut une justice forte et respectée servie par des  magistrats bien traités et indépendants.
Or, les avocats, les députés, la société civile, la population et très récemment les magistrats eux-mêmes ont souvent dénoncé la corruption et le manque de transparence actuels dans la justice. C’est inacceptable. Il faut y remédier sans délai avant que l’irréparable ne se produise. Les magistrats doivent être indépendants du pouvoir, des parties aux procès et du public. C’est par-là que le monde nous juge, c’est là que réside l’un des indicateurs les plus pertinents pour mesurer le processus de maturation démocratique de notre Nation, parce que c’est par-là que nous pouvons prouver notre capacité à assurer la solidité de nos institutions et la stabilité du régime politique que nous avons choisi. La sécurité future des gouvernants d’aujourd’hui et la confiance actuelle des acteurs de notre développement en dépendent étroitement. Excel­len­ce, Monsieur le président de la République, dans les moments difficiles, nous avons l’habitude de prendre du recul chaque fois que l’occasion se présente pour vous interpeller sincèrement sur les défis que vous avez l’obligation républicaine de relever. La transformation de la justice en est un puisque la crise qui couve en son sein a atteint son summum.
Vous et nous avons grandi, vécu, partagé, validé et capitalisé des expériences inoubliables dans des circonstances antérieures et des conditions plus difficiles qui ont abouti à celles d’aujourd’hui, sans jamais rien vous demander en retour, si ce n’est le bien-être de nos compa­trio­tes. Nous avons fait de votre réus­site à la tête de la Magis­trature suprême de ce Sénégal qui nous est si cher notre seul credo.
Vive le Sénégal dans la justice pour que vive l’Afrique dans la paix, la sécurité et la prospérité !
Papa Moustapha GUEYE
Inspecteur de l’Education et de la Formation
Spécialiste en Planification Internationale et Management de l’Education
Diplômé en GRH
Citoyen de la République