L’édile de Mont-Rolland, Yves Lamine Ciss, accuse une main politique derrière le refus des populations de Tivigne Tanghor d’abriter le projet de construction d’un centre de gestion des déchets d’une enveloppe de 70 millions de francs Cfa.

Aussitôt après la sortie des populations de Tivigne Tanghor à Mont-Rolland refusant l’installation d’un centre de gestion des déchets dans leur localité, la réaction de l’édile de la commune n’a pas tardé. Profitant de la distribution de denrées alimentaires au bénéficie de 1076 ménages de la commune, qui n’ont pas bénéficié de l’aide d’urgence de l’Etat, Yves Lamine Ciss a remis les pendules à l’heure pour réconforter les populations de Tivigne Tanghor. «Une correspondance a été envoyée au chef de village de Tivigne Tanghor, pour lui signifier que, puisqu’il y a autant de bruit autour de ce projet, il est finalement délocalisé et des négociations sont engagées avec d’autres villages qui sont prêts à l’abriter», annonce l’édile de Mont-Rolland qui pense que s’il y a toute cette agitation autour du projet c’est qu’«il y a une certaine classe politique qui a décidé, surtout à l’approche des élections locales, de bloquer tous les projets initiés par la commune de Mont-Rolland».
Il a rappelé que ce centre de gestion des ordures, cofinancé par la commune et la coopération allemande, d’une enveloppe de 70 millions de francs Cfa, et pourvoyeur d’emplois verts répond à la décision de la commune de «gérer nos ordures de façon professionnelle». Parce qu’à l’en croire, «il y a une nécessité urgente de mettre un terme définitif à la prolifération des dépôts sauvages».
Il s’y ajoute que «la commune est en train de grandir, ce qui va à coup sûr va augmenter les déchets». Surtout que, explique-t-il, «il y a à Mont-Rolland, de réelles difficultés de gestion des ordures. Et à Tivigne Tanghor il suffit de faire un tour dans le village pour se rendre compte que les déchets sont versés partout et n’importe comment. Même les puits asséchés, servent de dépotoirs d’ordures et les ravins utilisés à ces fins». Une situation qui, selon lui, pose un réel problème pendant l’hivernage parce que, fera-t-il remarquer, «avec l’eau de pluie, les ordures vont remblayer les marigots, ce qui cause des problèmes environnementaux grandeur nature».
C’est de ce constat, poursuit-il, que ce projet de construction d’un centre de gestion des ordures dans la commune est né. «L’Unité de coordination et de gestion des déchets (Ucg) avait présenté au Conseil municipal, un projet de gestion des ordures. Un projet qui avait été voté à l’unanimité par le conseil, en présence des chefs de village, les présidents des femmes et des Associations sportives et culturelles (Asc). Mais l’Ucg n’a pas trouvé les moyens de la réalisation. C’est ainsi que nous avons rencontré la coopération allemande et cette fois-ci le projet est ficelé.»
S’agissant des inquiétudes des populations sur l’impact environnemental et sanitaire d’un tel projet dans leur commune, Yves Lamine Ciss rassure, «ce que l’Ucg et la coopération allemande nous ont proposé, respecte entièrement les normes. Il n’y a aucun problème à ce niveau». D’autant plus qu’il s’agit «d’un centre de tri et non de dépôt d’ordures, normé et bien sécurisé, avec une clôture fermée. D’ailleurs dès leur arrivée sur la plateforme de déchargement, les ordures sont triées suivant leur catégorie, le carton, le plastique, les métaux…». Lesquelles ordures sont ensuite, «mises dans des caissons distincts». Mieux, «les déchets triés considérés comme des matières premières sont ensuite orientés vers le centre de regroupement et de commercialisation. D’autres déchets sont convoyés vers le centre intégré de valorisation des déchets et le reste est utilisé pour la fabrication de compost destiné aux agriculteurs et maraîchers».
A rappeler que les populations de Tivigne Tanghor refusent l’installation de ce projet de construction d’un centre de gestion des ordures dans leur village. En rassemblement, ce mercredi 2 septembre 2020, le Collectif pour la défense des intérêts de Mont-Rolland, qui les regroupe, a dénoncé l’implantation de ce projet sans étude d’impact environnemental et sans concertation préalable.