L’affaire Mouhamadou Fallou Sène, cet étudiant tué à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, ne laisse pas indiffèrent le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/Enseignement supérieur (Sudes/Esr). En conférence de presse hier, les enseignants du supérieur affiliés à ce syndicat ont exigé la mise sur pied immédiate d’une commission d’enquête indépendante. Pour garantir l’indépendance et la neutralité de ladite commission, les syndicalistes souhaitent y être impliqués. Lors de leur rencontre avec la presse, les membres du Sudes/Esr ont fait savoir qu’il est hors de question que l’enquête sur cette mort de plus connaisse le même sort que les précédentes. A ce propos, le Secrétaire général du Sudes/Esr, Oumar Dia, prévient le gouvernement : «Nous sommes déterminés et restons déterminés jusqu’à ce que cette affaire et celle de Bassirou Faye (Ndlr : l’affaire a été jugée et le coupable condamné) soient tirées au clair et que les coupables soient condamnés.» Poursuivant ses propos, ce dernier soutient que la responsabilité de l’Etat sur la mort de Fallou Sène est totale. A son avis, les autorités étatiques n’apprennent jamais de leurs erreurs du passé. Faisant allusion aux circonstances dans lesquelles Balla Gaye en 2001 et Bassirou Faye en 2014 ont trouvé la mort, M. Dia souligne que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Le Sudes/Esr accuse également le recteur de l’Université Gaston Berger (Ugb) d’être aussi responsable de ce drame. Les syndicalistes lui reprochent d’avoir violé les franchises universitaires en autorisant l’accès des Forces de l’ordre au sein du campus. Pour manifester leur indignation à cette «bavure», les syndicalistes, qui ont bouclé 48 heures de grève hier, vont observer une journée de deuil aujourd’hui.
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