Indignation et protestation continuent leur chemin à travers la planète après la mort de l’Afro-américain Georges Floyd, le 25 mai 2020, aux Etats-Unis. La génération 88, regroupant les anciens leaders du mouvement étudiant des années 80 et 90, se joint ainsi aux cris de «Halte au racisme». Elle a déploré que «l’histoire criminelle de la police des Usa se répète, avec une constance tragique : Noir pour les victimes ! Blanc pour les meurtriers assermentés en tenue !» Dans une note adressée à l’ambassadeur américain, M. Tulinabo Salama Mushingi, la génération 88 a aussi condamné «sans réserve, cet acte barbare qui n’a d’égale que l’ignominie d’une Administration de la haine qui se nourrit de l’impunité». L’assassinat de Georges Floyd est «indigne d’une Nation qui se dit civilisée et d’un pays qui se targue d’être le modèle universel de l’attachement aux libertés et au respect des diversités».
C’est ainsi qu’ils invitent les Usa, via son représentant diplomatique, «à cesser d’offrir au monde le spectacle insoutenable d’une violence d’Etat contre la communauté noire américaine dont nous demeurons plus que jamais solidaires. Parce que les Noirs américains viennent de notre terre d’Afrique-mère, berceau de l’humanité et de la civilisation. Parce que les Africains-Américains sont nos frères, nos sœurs. Ils sont les descendants de nos ancêtres violemment et injustement arrachés à leur terre natale. Volés ! Déshu­manisés ! Pour aller construire, nourrir, entretenir, défendre l’Amérique». Pour cette génération qui a lutté pour les libertés en Afrique, «quand de tels faits persistent avec leur lot croissant de victimes, on ne peut parler ni de bavure policière, encore moins d’acte isolé. Ces actes se banalisent au fil des gouvernements successifs. Et celui qui est actuellement en place n’incite guère à l’optimisme. Bien au contraire ! Ces crimes relèvent du racisme dans son expression la plus perverse et la plus pernicieuse».