Avant sa disparition ce 2 février 2017, Etienne Tshisekedi a participé au processus de transition sous l’égide des évêques après le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila. Les discussions sont d’ailleurs toujours en cours et sont assez laborieuses. La mort de l’opposant va-t-elle avoir un impact sur ce dialogue politique ?

La disparition d’Etienne Tshisekedi, c’est sans conteste une figure clef du dialogue qui disparaît. Un personnage qui du fait de cette stature d’opposant historique arrivait à la fois à faire contrepoids au pouvoir, mais aussi à imposer son point de vue, à faire consensus dans les rangs de l’opposition divisée. Preuve de cette stature, en décembre, c’est la participation de l’UDPS qui permet à l’Eglise catholique de relancer le dialogue avec le pouvoir. C’est le président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi qui obtient un poste taillé sur mesure : celui de président du Conseil national de suivi de l’accord. Enfin, c’est à lui, encore, en interne qu’on demandait de choisir le nom du futur Premier ministre issu de cet accord.

Mort à un moment crucial

Qui va le remplacer à la tête de ce comité de suivi ? Un triumvirat de vice-président existe déjà, mais parviendront-ils à se mettre d’accord ? Enfin, comment obtenir un consensus sur la nomination du Premier ministre ? Toutes ces questions restent posées et ne vont pas accélérer les négociations qui sont déjà laborieuses. L’Eglise catholique, médiatrice de ces discussions, l’admet elle aussi : Etienne Tshisekedi est mort à un moment crucial de l’histoire de son pays.

La finalisation et l’application de ce compromis politique pour qu’il permette d’organiser une présidentielle à la fin de l’année, c’est donc l’un des enjeux de l’après-Tshisekedi.