Après la publication du rapport de la Cour des comptes faisant ressortir des anomalies dans la gestion des Finances publiques dans la période 2019-31 mars 2024, l’économiste, Moubarack Lô, invite l’Etat à identifier les causes et à apporter des solutions. M. Lô était l’invité de la rentrée exécutive éducation organisée, jeudi dernier, par l’Institut africain de management (Iam) dans ses locaux. Cette rencontre avait pour thème : «La finance alternative comme levier de croissance pour les entreprises africaines.»Par Amadou MBODJI – 

Le rapport de la Cour des comptes, sur la situation globale des Finances publiques, qui a mis à nu plusieurs anomalies, continue de faire des vagues. Interpellé sur ces constatations ahurissantes de la Cour, l’économiste, Moubarack Lô, a demandé à l’Etat de prendre ses responsabilités, afin que de pareilles situations ne reproduisent plus. «Le rôle de l’Etat c’est d’identifier la cause des problèmes. Parce que si les gens ont pu sortir de l’argent assez facilement, ça veut dire qu’il y a sans doute des failles. Donc, ce sont ces failles-là qu’il faut identifier et corriger, pour que plus jamais ça.  Et verrouiller les procédures pour que demain, personne ne puisse plus procéder  comme ça a été fait ces dernières années», recommande l’ancien Directeur général du Bureau de prospective économique (Bpe) sous le régime de Macky Sall. Moubarack Lô intervenait en marge de la rentrée exécutive éducation organisée, jeudi dernier, par l’Institut africain de management (Iam) dans ses locaux. Laquelle rentrée avait pour thème : «La finance alternative comme levier de croissance pour les entreprises africaines.» A la lecture du rapport, il dit être choqué. «C’est l’Etat qui est secoué,  parce que ce sont les ressources publiques qui sont secouées. Il y a des dépenses qui ont été faites, alors qu’elles ne devaient pas être faites.  Il y a des dettes qui ont été prises, alors qu’elles ne devaient pas être prises ;  ou bien des dettes qui sont prises, sans aucune traçabilité ; c’est vraiment un choc. Mais, il faudra résister», argue Moubarack Lô. Invité à parler de  «La finance alternative comme levier de croissance pour les entreprises africaines», thème de la rencontre organisée par l’Iam, Moubarack Lô de livrer son opinion sur la question. «D’abord, vous savez, en économie, on ne peut pas se développer sans financement.  Aujourd’hui, le constat, c’est que les banques elles-mêmes ont besoin de ressources diversifiées et nouvelles. C’est ce qui pousse les banques à renforcer leur clientèle.  Les clientèles qui étaient exclues un peu du secteur bancaire, ont besoin aussi de solutions, parce que si vous regardez le taux de bancarisation dans nos économies, ça dépasse rarement 25% ; alors que dans certains pays, ça peut atteindre 80%, voire 100%. Parce que le compte bancaire, c’est comme une carte d’identité.  Et donc, il faut offrir des solutions», enseigne l’économiste.
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