Par Alioune Badara NDIAYE (Correspondant) – 

Des rendements qui ne suivent pas, malgré les énormes investissements dans la filière riz. Un état de fait qui interroge forcément sur la qualité des sols dédiés, croit savoir le ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural (Maer), qui présidait une signature de conventions dont l’une est destinée à pallier cet impair. «Le constat fait est que depuis des décennies, ce sont les mêmes formules de fertilisants qui sont utilisées et le niveau de rendement n’augmente qu’au gré de facteurs comme l’utilisation de semences certifiées et la réduction des attaques», a relevé Pr Moussa Baldé dans son discours liminaire.  «Le potentiel de semences utilisées dans notre pays peut pourtant permettre de dépasser le niveau de rendement actuel. Il est temps de questionner la nature de nos sols ainsi que la qualité des fertilisants utilisés», a-t-il ainsi dégagé en perspective.
Une convention d’un montant de 807 millions de francs Cfa a été signée en ce sens entre le Projet de développement de la chaîne de valeur riz (Pdcvr) et l’Institut national de pédologie (Inp). «On nous dit que le sol sénégalais est un sol pauvre (…)  Avant de soigner, il faut connaître d’abord de quoi souffre le malade. Le rôle de l’Inp servira justement à cela : consulter le sol, voir de quoi souffre-t-il et proposer un traitement. C’est ça l’intérêt de la convention avec l’Inp», a assuré Waly Diouf, directeur du Pdcvr, à la fin de la cérémonie.
«Le projet a pour but de faire en sorte que chaque goulot d’étranglement qui est constaté au niveau de la chaîne de valeur, maillon par maillon, soit levé. Voilà pourquoi les structures qui ont un rôle à jouer dans la levée de ces goulots d’étranglement nous les avons privilégiées pour aller très rapidement vers la signature de conventions», a poursuivi Dr Diouf.
L’autre convention lie le Pdcvr et la Direction des bassins de rétention et des lacs artificiels (Dbrla) pour un montant de 201 millions de francs Cfa. «En procédant aux meilleurs amendements du sol mais aussi en faisant en sorte que le peu d’eau que nous recevons soit mieux utilisée, cela contribuera à faire augmenter les rendements», a relevé le directeur du Pdcvr, assurant que la Dbrla va aider l’activité rizicole à tirer un meilleur profit des eaux de pluie. Les deux conventions pour un montant global de 1 milliard 80 millions de francs signées Pr Moussa Baldé a exhorté les parties prenantes à une évaluation régulière avec comme seuls points de repère l’atteinte des objectifs.
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