«Nous voyons que les enfants n’ont pas de parents. Ils ne les respectent plus. Ils leur parlent comme ils veulent. Ils font ce qu’ils veulent chez leurs parents. Des fois, ce sont les véhicules de leurs parents qu’ils volent pour aller faire la fête.» C’est un diagnostic sans complaisance que l’imam ratib de la Grande mosquée a fait sur la jeunesse sénégalaise. Selon le guide religieux, qui dirigeait ce dimanche, la grande prière de l’Aïd-el-kébir, «la jeunesse actuelle est laissée à elle-même et fait ce que bon lui semble à travers les réseaux sociaux». Qu’est-ce qui est à l’origine de cette perte de valeurs ? «C’est parce que nous ne suivons plus les préceptes de la Charia qui nous incombent de faire la volonté de Dieu et de rejeter tout ce qu’Il proscrit», dit-il.   S’adressant toujours à la jeunesse «en perte de repères», il lui conseille de rejeter ce que bannit la religion. «Autrefois, se remémore l’imam,  il y avait  une commission de censure qui décidait des émissions à diffuser à travers les ondes de la radio. Malheureusement,  on diffuse  aujourd’hui  toutes les mauvaises choses et même celles  que la morale interdit», se désole l’imam Samb, qui regrette «qu’il n’y ait plus de barrières pour limiter les dérives». «Dieu n’agrée que la prière d’une personne qui pose de bons actes. Alors que la majorité des sénégalais ne profèrent que de mauvaises paroles à l’endroit de leur prochain. Ces gens doivent être corrigés. Un croyant qui ne dit pas du bien de son prochain n’en est pas un», martèle l’imam.
Par ailleurs, le guide religieux a déploré aussi le manque d’amour et de sincérité dans les relations. «Il n’y a plus d’amour. Les gens ne s’aiment plus. Même quand une personne fait quelque chose de bien, on ne magnifie pas son geste. C’est le chacun pour soi, alors que l’islam prône l’amour du prochain et l’esprit d’entraide. La paix ne peut venir que des hommes. Mais si les jeunes sont laissés à eux-mêmes et font ce que bon leur semble, le pays sera en flammes», prévient l’imam Samb. Mais, il y a la sagesse et les prières des anciens. «N’eussent été les hommes de Dieu, ce serait la catastrophe dans le pays», affirme Moussa Samb.
Par Justin GOMIS  – justin@lequotidien.sn