«Nous pensons que c’est une décision scandaleuse qui démontre encore le niveau d’irresponsabilité de nos dirigeants pour deux choses. D’abord, l’Etat du Sénégal a pris l’initiative de saisir le juge des référés pour demander la mise sous administration provisoire des écoles du groupe Yavuz Selim. Cette affaire a été plaidée le 25 septembre et mise sous délibéré pour une décision qui doit être rendue le 9 octobre. Pour un Etat qui prétend être un Etat de droit, lorsqu’on saisit la justice, la moindre des choses c’est d’attendre que la décision soit rendue. Mais contre toute attente, certainement parce qu’il est conscient que leur dossier ne tenait pas la route, il essaie de faire un coup de force. Aujourd’hui, l’Etat du Sénégal met à exécution deux arrêtés, celui du 7 décembre et du 11 septembre. Mais regarder les arrêtés et le communiqué du ministère de l’Intérieur ! Les arrêtés concernent Baskent Egitim. Et ces écoles n’appartiennent pas à Baskent Egitim. Ces écoles appartiennent à une société qui s’appelle Yavuz Selim Sa.

La demande de changement de déclarant responsable n’a jamais été rejetée
L’Etat doit prendre en compte cette situation juridique. Elle s’impose à lui. Nous sommes dans un Etat de droit. Le 26 mai 2015, conformément à l’Ohada, une société dénommée Yavuz Selim Sa a été créée devant notaire. Cette société est régulièrement enregistrée au registre du commerce et du crédit mobilier du Sénégal. Le 8 novembre 2016, bien avant l’arrêté de dissolution de l’Association Baskent Egitim, la société Yavuz Selim Sa a acheté toutes les écoles devant acte notarié. Ce n’est pas au ministre de reconnaître une société. C’est la loi qui édicte les conditions de création d’une société. Le ministre de l’Education tente d’alimenter une confusion. Conformément à la loi du 23 décembre 1994 et du décret du 10 janvier 2005, ces deux lois portent sur le statut des établissements privés et des conditions d’ouverture et de contrôle de ces établissements. Ces deux textes disent clairement lorsqu’on formule une demande d’ouverture ou de changement de déclarant responsable, immédiatement après le dépôt, les établissements peuvent commencer à fonctionner. Ce sont des textes qui sont votés par l’Etat sénégalais. Nous avons déposé notre demande de changement de déclarant responsable depuis le 21 juin 2017. Contrairement à ce que soutient le ministère de l’Education, la demande n’a jamais été rejetée. Quand on a déposé les dossiers, l’inspection nous a demandé un complément d’informations et nous avons satisfait à cette demande. Une demande de complément d’informations diffère radicalement d’un rejet. Le ministre est dans la désinformation. Ce qu’il dit ne tient pas la route. Pour une autorité de ce pays en charge de l’Education, il doit être gênant pour lui de tenir ces contrevérités-là.

«L’ambassadeur de la France au Sénégal est saisi»
La position de ‘’Horizon Education’’ est très claire. C’est une société de droit français qui est propriétaire de 64% du capital. ‘’Horizon Education’’ continue le combat. Il a saisi l’ambassade de France. Nous sommes dans un pays où on nous rabâche à longueur de journée sécurité des affaires. Voilà une société française qui a quasiment investi près d’un milliard de francs Cfa pour acheter une école d’élite dans ce pays. Cette école fait partie du patrimoine éducatif. Personne n’a le droit de la détruire, a fortiori d’empêcher les enfants d’y étudier et de violer les droits des enfants à l’éducation ou de violer le droit des parents d’élèves à choisir l’école de leurs enfants. Ce droit est sacré. Nous résisterons. Nous mènerons le combat jusqu’au triomphe du droit.»