A peine la séance ouverte, Moustapha Niasse, visage noir comme son costume, a balayé d’un revers de la main les critiques de l’opposition qui a boycotté le passage du gouvernement. «Tant que je serai président, il en sera ainsi, croyez-moi !», sert-il le ton guerrier. Le président de l’Assemblée nationale soutient que la session des «Questions d’actualité» se fait depuis 2012 sur la base d’un «code de conduite élaboré, négocié et discuté entre le groupe parlementaire de la majorité, l’opposition et les non-inscrits, en application de l’article 92 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale modifié». Sur les 122 minutes dont 12 seulement sont réservées à l’opposition, Niasse sort la calculette : «Sur un total de 122 minutes, lorsqu’on enlève la part qui revient au gouvernement pour les réponses aux 14 questions, la différence est divisée par le nombre de députés, cela donne un quotient. C’est ce quotient qui est multiplié par le nombre de députés de chaque groupe, sauf pour les non-inscrits. Ces derniers ne peuvent pas être traités sur le même pied que ceux qui se sont inscrits dans des groupes. C’est cela qui définit le temps de parole.»
Niasse souligne que si le système proportionnel était mis en place, la majorité «aurait 11 des 14 orateurs au lieu de 10, le groupe Liberté et démocratie 2 et 1 pour les non-inscrits». «Vendredi dernier, le groupe de la majorité a fait cette proposition. C’est elle qui a demandé que les choses restent en l’état», précise-t-il. Selon lui, cette session va fonctionner comme tel «sauf si les députés, souverainement, décident de le modifier».
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