L’Inter-syndicat des travailleurs du secteur primaire, qui est en mouvement depuis septembre, espère un geste de l’Etat pour une sortie de crise. Après avoir décrété à nouveau un mot d’ordre de grève de 48h mardi, il compte sur la médiation des autorités religieuses, politiques et de la Société civile pour pousser l’Etat à lâcher du lest.Par Ousmane SOW –
La situation sociale ne s’améliore pas dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Après avoir décrété une grève de 48h ce mardi, l’Inter-syndicat du secteur primaire, qui a initié des séries de rencontres avec des autorités politiques, religieuses, de la société civile, des opérateurs économiques et des acteurs du secteur primaire, qui sont en train de mener des missions «de médiation auprès des hautes autorités impliquées directement dans le dossier, afin qu’une solution définitive soit apportée car étant les premiers à être impactés par cette grève. Des assurances leur ont été données par les autorités, comme le premier ministre, pour la satisfaction de nos revendications et une sortie de crise dans les prochains jours». Les travailleurs espèrent une «décision officielle de l’Etat pour une sortie de crise».
Il faut savoir que les relations entre le ministère des Pêches et de l’économie maritime et l’Inter-syndicat du secteur primaire sont devenues plus tendues. Pape Sagna Mbaye a pris, ce 19 novembre, un arrêté pour réquisitionner tous les agents de la Direction des industries de transformation de la pêche (Ditp), de la Direction de la surveillance des pêches (Dpsp) et les chefs de poste des services déconcentrés. Ces décisions mettent en rogne l’Inter-syndicat des travailleurs du secteur de la pêche. Pour les syndicats, c’est une «réquisition illégale, inopportune et n’est basée sur aucun fondement juridique». Il faut savoir que l’Inter-syndicat des travailleurs du secteur primaire et le gouvernement se sont rencontrés il y a quelques semaines pour ouvrir le cycle des négociations. Mais, cela n’a pas semblé rapprocher les positions. Après avoir suspendu la grève en cette période, il a repris le mouvement d’humeur.
L’Inter-syndicat des travailleurs du secteur primaire a entamé son mouvement d’humeur depuis septembre, «suite à l’information reçue des autorités du secteur primaire de la volonté de l’ex-ministre des Finances et du budget, Abdoulaye Daouda Diallo, de supprimer l’indemnité ou prime qui avait été octroyée à l’ensemble des agents du secteur primaire par le président de la République Macky Sall». Dans ce cadre, «l’Inter-syndicat Synttas/Sytrapas/Snte, pour faire face à cette décision qu’elle qualifie de forfaiture», avait déroulé son premier plan d’actions commun avec un débrayage le lundi 26 septembre, suivi d’une grève générale de 72h.
Durant leur grève, les agents du secteur primaire ont procédé à la rétention des informations administratives, au boycott des examens et concours des centres de formation techniques, à l’arrêt systématique des traitements phytosanitaires par les services de la Direction de la protection des végétaux (Dpv), à l’arrêt des inspections de produits halieutiques et des inspections des usines, navires et armements. De même, ils ont décidé de suspendre «la délivrance des permis d’importation et de certificats phytosanitaires, de l’arrêt des analyses des produits halieutiques, du boycott de la campagne de vaccination et du seromonitoring, du boycott du contrôle et de l’inscription des viandes au niveau des abattoirs et aires d’abattage», entre autres.