Msgbc – Gestion des hydrocarbures : Questions autour de la formation
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La question de la formation a encore été au cœur des débats hier, lors des panels dans le cadre de la Conférence Msbgc, au Centre international de conférences Abdou Diouf.Par Khady SONKO et Dialigué FAYE –
Au Sénégal, l’Inpg a été cité en exemple. Cependant, au-delà de ces genres d’organe qui permettent de définir des indicateurs, les autorités sont invitées à se tourner vers des indicateurs plus qualitatifs que quantitatifs. En effet, il n’y a pas mal d’initiatives qui définissent un nombre d’indicateurs. Au Sénégal, le Cos pétrogaz et Bp ont signé un partenariat qui permet de développer des jeunes dans le secteur oil et gaz, qui tournent autour de 3 mille. L’expérience a montré qu’en Afrique, dans tous les cas de figure, les opérateurs forment des jeunes, mais du point de vue qualitatif, le continent n’arrive pas à tirer l’essence même de ces formations pour se projeter vers l’avenir. Un des représentants de Technip Energie à la conférence Msgbc, pense que nos Etats doivent se tourner vers une stratégie qui consiste à être tout à fait autonomes et souverains dans la gestion. «Nous avons des jeunes qui sont formés, ils sont intéressants en termes de nombre, mais en termes d’indicateurs, qu’est-ce que ces jeunes ont tiré de ces formations, est-ce que ce sont des formations que nous réalisons juste pour les développer, pour les inciter ou est-ce que qualitativement, ce sont des jeunes qui pourront dans l’avenir mettre en œuvre des projets dans le secteur pétrolier ?», s’est interrogé le panéliste.
Pour le directeur de l’Institut national du pétrole et du gaz (Inpg), il serait important de travailler avec l’industrie, de mettre en place des partenariats avec tous les acteurs de l’industrie, les compagnies qui y opèrent. C’est d’ailleurs ce que son école a fait avec Bp, Woodside, Technip, en mettant en place un nouveau partenariat qui va permettre de déployer des formations dès maintenant. L’idée est de pouvoir servir cette industrie. Pour ce faire, les formations doivent être adaptées aux besoins des entreprises, pour répondre à la question de l’employabilité des jeunes. «Il ne faut pas faire des formations juste pour le faire, mais il faut qu’elles soient alignées sur les besoins des compagnies, c’est là où le Ppp est important, mais il faut que cela soit un partenariat gagnant-gagnant», suggère Aguibou Ba. C’est d’ailleurs ce qui pourrait inciter les compagnies privées à participer de façon financière, technologique, aux formations, en prenant les étudiants en stage, en les amenant à l’étranger, en leur permettant d’avoir une certaine immersion. «Dans ce sens, nous allons pouvoir faire bénéficier aux jeunes et pouvoir développer l’écosystème, car il faut toujours un secteur-type pour construire un écosystème», soutient le Directeur général de l’Inpg. Il parle là de tous les niveaux de la chaîne de valeur, pas juste des ingénieurs, des fiscalistes. Dans ce contexte de définition du contenu local, il serait opportun de permettre aux jeunes de participer au renforcement des compagnies industrielles, mais aussi d’avoir une approche un peu plus régionale.
Avec le Msgbc, l’idéal serait, selon M. Ba, de voir quelles sont les capacités mises en avant dans certains pays et pouvoir combler les gaps et travailler ensemble puisque les compagnies qui opèrent au Sénégal vont opérer dans les pays d’à côté. «Si on travaille ensemble, si on a un Ppp inter-Etat, on pourra régler ces questions», pense-t-il.
L’autre enjeu est de combler les gaps entre les secteurs formel et informel. Des structures comme le Comité national de suivi du contenu local, permettent aux entreprises locales et au secteur national de se développer, de rester debout et suivre le secteur énergétique.
Au-delà du Sénégal, l’Afrique a aussi besoin d’encourager l’éducation et la recherche, l’innovation et son développement. Cela ouvre beaucoup d’opportunités de partenariat dans les domaines de l’éducation, la conformité, l’ingénierie, la technologie…, bref préparer les jeunes et les promouvoir pour un avenir où la société peut respecter les normes technologiques et d’innovation. D’autres pays développés ou en développement l’on fait et réussi. Ainsi, l’énergie va avoir un impact sur tout. «Nous importons les matières premières, à l’avenir, nous aurons la valeur ajoutée, nous pourrons vendre nos produits ; l’énergie est facile si vous avez accès à l’infrastructure, au lieu de transporter, vous pouvez avoir de l’électricité partout, ou l’utiliser pour développer le secteur industriel. Cela va avoir un impact écologique sur l’environnement», développe le directeur de l’Inpg.
M. Tunominy, professeur de géophysique à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), venu de la Norvège et travaillant sur le contenu local, a souhaité une démocratisation de l’enseignement. Tout en magnifiant l’Inpg, le professeur estime qu’il s’agit d’une école d’élites non accessible aux moins nantis. Au département de géologie à l’Ucad, où il enseigne, le professeur invite à visiter l’environnement dans lequel les étudiants évoluent. «Il n’y a pas d’investissement au niveau de l’Ucad pour voir l’impact de ce dont nous parlons ici, c’est-à-dire l’économie qui va dériver de l’exploitation du gaz», s’est-il désolé.
ksonko@lequotidien.sn/dialigué@lequotidien.sn