Le Festival international de jazz de Saint-Louis est de retour, pour le plus grand plaisir des festivaliers venus du monde entier, mais aussi des commerçants et hôteliers qui affichent complet. Du 25 au 28 mai, c’est toute une ville qui se met au diapason de cette très jazzy 31ème édition. La cérémonie d’ouverture a été marquée par les annonces ambitieuses du maire de Saint-Louis et du Gouverneur de la région du même nom. Par Floriane CHAMBERT (Envoyée spéciale) –
Le coup d’envoi est lancé ! 4 jours durant, la musique résonnera dans les rues de Saint-Louis. Une ville fière d’être l’hôte du très renommé Festival international de jazz qui fête ses 31 ans aujourd’hui. Pour exprimer cette fierté, les officiels ont fait de belles promesses cette année. Au cours d’une très musicale cérémonie d’ouverture, le maire de Saint-Louis, représenté par son adjoint, Pape Ibrahima Faye, a exprimé la volonté de devenir co-organisateur du festival. Une offre que le président de l’association Saint-Louis Jazz, Maître Ibrahima Diop, s’est empressé d’accepter. Après les remerciements des fidèles sponsors dont les plus généreux restent la Bicis et l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), c’était au tour du Gouverneur de la région de Saint-Louis, Alioune Badara Samb, d’exposer ses grandes ambitions : «Le nouvel aéroport de Saint-Louis, c’est pour faire en sorte que dans les 10, 15 ou 20 prochaines années, Saint-Louis puisse concurrencer Dakar, qu’elle devienne un nouveau centre économique, social et culturel. Une nouvelle métropole. Le potentiel est là», a-t-il déclaré. Des ambitions à la hauteur des futures recettes de l’extraction du gaz très attendues, comme l’a rappelé le Gouverneur : «D’ici la fin de l’année, on aura du gaz. On aura de l’argent.» Cet argent, promet-il, profitera aussi à la culture et notamment au Festival international de jazz : «Le premier partenaire jusqu’à présent, c’est l’Etat du Sénégal, à travers le président de la République. On ne cessera de plaider pour que cette contribution soit revue à la hausse.»
Une programmation toute aussi ambitieuse
Après les mots, la musique ! Du jazz, bien évidemment, mais sous toutes ses formes et même au-delà. Cette année encore, habitants de Saint-Louis et festivaliers pourront se ravir les oreilles. C’est la batteuse française Anne Paceo qui ouvre le bal, Place Baya. Celle qui a déjà remporté trois fois les Victoires du jazz et compte 9 albums à son actif, offre un concert riche en sonorités multiples. Son jazz fusionne avec la pop, le rock et même l’électro. C’est ensuite à Ismaël Lô de faire son entrée. Celui que l’on ne présente plus, est le fier représentant du Sénégal dans cette programmation internationale. A 67 ans, il garde le rythme, ce même rythme qui a fait de lui un artiste mondialement reconnu.
Les prochains jours verront se succéder de grands noms du jazz venus des quatre coins du monde comme le saxophoniste andalous, Antonio Lizana, maître du jazz-flamenco, ou encore le luxembourgeois, Daniel Migliosi, ce jeune surdoué de la trompette, et bien d’autres. Le Festival In se terminera avec la voix envoûtante et le jeu de piano de l’Etasunienne Liz Mc Comb.
Le Off prendra le relai des têtes d’affiche. On s’éloignera un peu du jazz pour danser sur du mbalax ou sur toutes sortes de musiques acoustiques locales à l’Institut français de Saint-Louis, avec des artistes locaux de renom comme Vieux Mac Faye, Souleymane Faye, Kéba Seck, Cheikh Lô, Woz Kally et bien autres. Les jeunes pousses sénégalaises comme Ashs the best, Amadeus ou encore Tex LBK clôtureront les festivités dimanche, ou plutôt lundi matin.
Une attractivité qui monte crescendo
Fondé en 1993, ce festival est devenu l’une des plus grandes manifestations internationales de jazz en Afrique et même dans le monde. Chaque année, Saint-Louis devient un lieu de rencontre entre passionnés de ce genre musical. Car ce festival, ce ne sont pas seulement des concerts, ce sont aussi des projections de films, des expositions photographiques ou artistiques autour du jazz. De quoi remplir les nombreux musées que compte la ville. L’évènement propose même des masterclass pour ceux qui, en plus d’écouter, voudraient pratiquer. Une diversité qui a fait sa renommée mondiale. A tel point que le festival devient un levier économique pour les nombreux commerçants et hôteliers. Une semaine avant le début des festivités, ces derniers affichaient tous complet. Les habitants commencent également à en tirer profit. Les offres de chambres ou de logements entiers étaient nombreuses cette année sur Airb&b, mais elles aussi ont vite été prises d’assaut. Une attractivité qui ne devrait pas baisser de tonalité, au vu des grandes ambitions saint-louisiennes.