Venue tout droit de Belgique, la Congolaise Lous and The Yakuza s’apprête à publier un premier album où la pop-folk poétique qu’elle cultive depuis deux ans rencontre une trap éthérée.

Son premier album, en 2020, aura pour titre Gore. Et c’est avec Dilemme – premier extrait dont le clip à l’esthétique chiadée a été publié le 19 septembre 2019 sur YouTube – que Lous and The Yakuza annonce la couleur : poésie, douceur et résilience sur fond de trap entêtante et vaporeuse.
Comme une sorte de ballade sentimentale à la manière d’un Stromae – et où la chanteuse délivre son histoire – traversée par quelques coups agressifs, de petits chocs violents portés par l’instrumental trap. Si la formule n’a rien d’inédite, la voix à la fois douce et rugueuse ainsi que le texte intimiste où il est question de résilience, de liberté et d’acceptation de soi finissent de parfaire un titre des plus intenses.

Une enfance partagée entre la Rdc, la Belgique et le Rwanda
Celle que l’on aperçoit dans le clip Bruxelles vie du rappeur Damso est née il y a 23 ans en République démocratique du Congo (Rdc). «Le “gore” est un sous-genre du cinéma d’horreur, trash et sanglant, mais teinté d’humour. C’est à l’image du début de ma vie d’adulte assez brutale en termes d’épreuves. Aujourd’hui, je me dis qu’il vaut mieux en rire plutôt qu’en pleurer», confie Marie-Pierra Kakoma (de son vrai nom), qui a grandi au Rwanda, de l’âge de 9 ans jusqu’à ses 15 ans après avoir quitté la Belgique dont elle foule le sol pour la première fois à l’âge de 4 ans.
«Si je pouvais, je vivrais seule, loin des problèmes et des dilemmes, (…) loin de mes chaînes et des gens que j’aime», sont les paroles du refrain de Dilemme dont le clip, réalisé par Wendy Morgan, est une succession de mise en scène inspirée de diverses œuvres d’art.
Et pour chacune, Lous se métamorphose : Le radeau de la Méduse, tableau de Théodore Géricault, L’extase de Sainte-Thérèse, sculpture de Gian Lorenzo Bernini ainsi que le tableau contemporain Mercy and goodness de la peintre africaine-américaine Naudline Pierre.

Versatilité et dualité
Sans compter Les mains levées vers le ciel, symbole créé par Lous elle-même, formé d’un trait droit, d’un demi-cercle et d’un point. «Avoir les bras levés vers le ciel peut signifier une extrême joie ou alors une extrême lamentation. Ce symbole est à l’image de ma versatilité et ma dualité», explique celle qui sera en concert aux Transmusicales de Rennes fin décembre 2019, à Paris le 23 mars 2020 (La Cigale) et le 24 mars 2020 à Bruxelles (Botanique).
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