La 32ème édition du Festival international de jazz de Saint-Louis sera lancée ce jeudi 16 mai à la place Baya Ndar. L’évènement, très attendu par les adeptes du jazz, se tiendra jusqu’au 20 mai, avec une programmation musicale alléchante. Par Cheikh DIONGUE –
La ville de Saint-Louis sera encore une fois la capitale du jazz. La 32ème édition du Festival international de jazz de la vieille ville sera en effet lancée ce jeudi 16 mai à la place Baya Ndar. L’évènement, très attendu par les adeptes du jazz, se tiendra jusqu’au 20 mai, avec une programmation musicale alléchante mettant en scène des artistes locaux sur les scènes du Off et de grands noms du jazz comme Raphael Pannier de la France, Carmen Souza du Portugal ou encore Denise King des Etats-Unis, qui se produiront sur la grande scène du In à la place Baya.
Une programmation musicale haut de gamme
Comme d’habitude, ce sont des milliers de festivaliers venus du monde entier qui sont attendus à Saint-Louis, où déjà la fièvre gagne de plus en plus en intensité, au fur et à mesure qu’on s’approche du lancement prévu jeudi dans l’après-midi. Ces festivaliers, pour la plupart des adeptes du jazz à la quête du beau spectacle, seront certainement gâtés pour cette 32ème édition dont la programmation musicale a été concoctée de mains de maître. Les responsables de la programmation de Saint-Louis Jazz 2024 ont en effet réussi à enrôler de grandes figures du jazz mondial pour animer la grande scène In à la place Baya Ndar. Pour ouvrir ce grand bal annuel, Saint-Louis Jazz propose à son public la talentueuse Canadienne, Sophie Lucacs (trio). Née à Budapest et basée à Montréal, elle est l’une des rares femmes à jouer de la kora, qu’elle a étudiée à Bamako, au Mali, pendant sept ans, aux côtés du virtuose de la kora, Toumani Diabaté. Un autre virtuose, mais cette fois-ci des percussions, l’Israélien Ben Aylon, bien connu des Sénégalais grâce à sa collaboration avec feu Doudou Ndiaye Rose et surtout avec son professeur, Aly Ndiaye Rose, sera aussi parmi les attractions de Saint-Louis Jazz 2024. A ses côtés, Aly Ndiaye Rose, considéré comme l’un des plus grands maîtres batteurs vivants du sabar et «Les Rosettes», premier groupe de percussionnistes exclusivement féminin au Sénégal, offriront aussi certainement de grands moments de percussions avec les compositions reprises parfois du riche répertoire de feu Doudou Ndiaye Rose et des arrangements contemporains aux rythmes traditionnels. Banz Oester and The rainmakers, un quartet de la Suisse et de l’Afrique du Sud, et la Portugaise Carmen Souza (quartet) seront également de belles découvertes pour le public de Saint-Louis.
Le passage du mythique groupe Findifeer du Sénégal, ou fil de fer en langue nationale wolof, un quintet de luxe composé de Dembel Diop à la basse, Youssou Camara aux drums, Oumar Sow à la guitare, Alain Oyono au saxophone et Rane Diagne aux claviers, sera aussi sans nul doute l’un des temps forts de la 32ème édition. Ce groupe dont les membres ont joué avec de grands noms de la musique sénégalaise comme Oumar Pène ou encore Youssou Ndour, permettra aux festivaliers de revisiter de façon magistrale les classiques et standards du jazz. Il y aura par ailleurs, en bonne place dans la programmation de Saint-Louis Jazz 2024, l’Espagnol Chano Dominguez, pianiste, musicien flamenco jazz, domaines dans lesquels il est classé par les professionnels du jazz comme l’un des meilleurs artistes. Chano a collaboré avec des musiciens renommés tels que Paco de Lucia, Wynton Marsalis et Herbie Hancock, aux côtés de qui il a fait forte impression. Son passage sera une occasion pour les amoureux du jazz de savourer son immense talent et sa musique interprétée dans le passé par des orchestres et des ensembles prestigieux à travers le monde. Raphaël Pannier de la France sera l’un des derniers à monter sur la scène de Saint-Louis Jazz 2024. Batteur, compositeur et enseignant, Pannier est crédité d’une formidable expérience. Il sera sur scène avec l’excellent percussionniste sénégalais Khadim Niang, avec qui il créera une fusion unique entre jazz et musique sénégalaise à portée internationale.
Pour clôturer en apothéose cette 32ème édition du Festival international de jazz de Saint-Louis, l’association Saint-Louis Jazz a porté son choix sur Denise King (Sextet) des Usa. Adepte du jazz pur, notamment du style traditionnel du chant jazz, Denise King a chanté dans presque toutes les grandes salles de Philadelphie, ainsi qu’à New York, Paris, en Turquie, au Brésil, en Afrique, en Allemagne et au Japon. Sa présence à Saint-Louis donne un autre cachet à Saint-Louis Jazz International qui, d’année en année, gagne en galons et prend son envol.
Les artistes locaux pour animer la scène Off
Comme d’habitude, les artistes locaux ne seront pas laissés en rade. Cette année encore, un clin d’œil est fait aux talents et artistes locaux pour animer la scène du Off. L’association Saint-Louis Jazz leur offre ainsi un très bon cadre d’expression de leur talent à travers les concerts, mais aussi et surtout l’opportunité de participer aux échanges musicaux ou masterclass entre jeunes talents et musiciens confirmés. Ce sera aussi l’occasion pour le grand public, qui n’a pas toujours accès à la scène du In, de participer activement au festival, qui sera par ailleurs l’occasion de promouvoir les foires artisanales et commerçantes qui seront installées sur les quais Masseck Ndiaye.
Un bol d’air pour le tourisme local
Si le Festival international de jazz de Saint-Louis est une activité à caractère purement culturel, il n’en demeure pas moins un bon outil de promotion économique, notamment touristique. En effet, même si toutes les opportunités qui s’attachent à ce grand rendez-vous du jazz ne sont pas toujours captées, les hôteliers et autres promoteurs touristiques en tirent généralement le meilleur profit. C’est encore le cas cette année où déjà tous les réceptifs hôteliers, maisons d’hôtes et autres structures de ce genre sont déjà pleins. Il est en effet difficile depuis quelques jours de se trouver une petite chambrette, même dans les quartiers. Le Festival international de jazz de Saint-Louis est ainsi un bon bol d’air pour le tourisme local confronté à de nombreux défis, mais également des difficultés majeures.
cdiongue@lequotidien.sn