Le secteur musical n’est pas épargné par le changement du mode de consommation qu’engendre la transformation numérique. Et pour avoir autant d’inter-acteurs et puis créer des tiroirs de revenus, les propriétaires de plateforme de distribution musicale ont rencontré des managers d’artistes ce dimanche pour discuter sur la question à travers un panel organisé par We management.

Nous sommes à l’ère du numérique. Au Sénégal, la majorité de la population dispose d’une connexion par téléphone intelligente. Et la qualité de la connexion connaît elle aussi une progression continue. Ainsi, la meilleure manière de distribuer la musique c’est via ces deux paradigmes : le téléchargement et le streaming ; d’où toute la pertinence du thème qui a réuni ce dimanche les plateformes de distribution musicale et les manageurs de musiciens : «La transformation numérique : quel impact sur l’industrie musicale ?». Une rencontre qui entre dans le cadre des «Dimanches de l’entreprenariat culturel» qu’organise We mangement. Des sujets très importants sur le plan de l’industrie créative, la transformation numérique en liaison avec la musique ont été développés. Le panéliste Lord Aladji Man, membre du Conseil d’administration de la Société sénégalaise des droits d’auteur et droits voisins (Sodav), intervenait sur ces questions liées à la législation du secteur. Il a profité de l’occasion pour inciter les acteurs de la musique à travailler à mutualiser leurs forces. Pour lui, il y a un manque à gagner. «Il faut que l’on travaille en synergie pour monétiser le contenu digital», a-t-il dit devant des managers enthousiastes. Le patron de la plateforme musicale Jabba music d’ajouter : «Aujourd’hui, la musique est moins présente dans le digital. Et l’impact au niveau du reversement des droits d’auteur est visible.» Il a donné l’exemple de la répartition des droits numériques de la Sonatel couvrant les exploitations du 1er semestre de 2018. Sur ces répartitions que la Sodav a versées à ses associés, le répertoire religieux a reçu 90 millions 244 mille 991 francs Cfa contre 27 millions 777 mille 195 francs Cfa pour la musique.
«Aujourd’hui, la souveraineté culturelle du Sénégal nous impose de mieux nous organiser et de capitaliser la souveraineté que nous avons et que nous devons avoir pour créer cette étincelle de marché parce que quand on parle de marché, c’est beaucoup de composants, c’est de la structuration et des intervenants. Et ça, si on ne peut pas le mettre en place et le maîtriser, le marché n’existera pas. Mais la base, c’est la confiance», souligne Aladji Man qui s’est exprimé comme un patron de Pme. A l’en croire, une éventuelle collaboration entre chanteurs et plateformes (de distribution de musique) locales permettrait non seulement de rendre puissants les «champions nationaux (plateformes)», mais aussi de permettre aux artistes d’avoir plus de rentabilité. En effet, certains artistes qui vendent leurs produits sur le net ont souvent recours aux boutiques digitales internationales. Ce, pour conquérir un marché plus vaste. Or pour Moussa Ndiaye de la plateforme Music bi et Ibrahima Kane dit Mister No Name de Ziksen, «il est difficile pour les artistes locaux de se faire une place sur ce vaste marché via des plateformes internationales telles que Deezeer, Spootify, Google Play…» En plus, ils ont tous rassuré les manageurs que leurs plateformes de distribution musicale paient mieux que celles internationales et qu’elles offrent «une possibilité d’avoir plus de maîtrise et de transparence à travers les reportings et les statistiques dans la distribution de ces contenus».
Stagiaire