MUSIQUE Nouvel album de Wasis Diop : La sortie repoussée au 16 avril

«De la glace dans la gazelle», c’est le titre du prochain album du musicien sénégalais, Wasis Diop. Initialement prévue en mars, la sortie de l’album est repoussée au 16 avril prochain.
La sortie du nouvel album de Wasis Diop De la glace dans la gazelle, est repoussée au 16 avril 2021. Le musicien qui l’annonce sur sa page Facebook, donne déjà une petite idée de ce que sera ce nouvel album. Wasis Diop a en effet dévoilé le premier clip de l’album. Parler montre le musicien seul dans le noir chantant et jouant de la guitare. «La société d’aujourd’hui est pleine de Parler. Wasis est perdu au milieu de ce monde absurde qui nous entoure. Touché par les mots de ce poète, j’ai voulu le mettre en scène seul dans le noir au milieu de l’immensité. L’image au service d’une lueur chaude, témoin d’horizons, de passés et de rêves», explique le réalisateur du clip Arnaud Legoff. Parler figure dans l’album De la glace dans la gazelle qui doit sortir cette année. Expliquant les raisons de ce titre, Wasis Diop le lie à son propre vécu. «Pourquoi ce titre ? On a grandi dans les espaces de gazelle et on est allé vers les pays de glace. C’est ce qui m’a inspiré ce titre évocateur de ce que je pourrais appeler le dialogue Nord- Sud. C’est un dialogue où il y a eu beaucoup de sous-entendus et de malentendus en même temps. Et nous les artistes, nous sommes là pour jeter les ponts entre les océans, entre les terres et les hommes», explique l’artiste dans une vidéo.
Initialement prévue le 12 mars, la sortie de ce nouvel album ne se fera finalement qu’au mois d’avril. Sur le site web de l’artiste, l’on explique, par rapport à la teneur de l’album, que Wasis Diop «avec des mots imagés, nourris de pudeur poétique, évoque nos problèmes et difficultés si actuels». Ainsi, les titres évoquent le problème des réfugiés dans Voyage à Paris, la pandémie dans Ame Ly Pandémie, les plaies qui s’abattent sur l’Afrique et les problèmes climatiques dans le titre éponyme De la glace dans la gazelle ou économiques qui poussent les hommes à perdre leurs repères naturels dans Parler et certaines femmes à jouer à un trouble jeu d’argent pour nourrir leurs proches, c’est dans Anna Mou, pendant que les puissants s’enferrent dans la démesure qu’évoque Le Cimetière des Gratte Ciels. Selon toujours la même source, l’album est aussi un clin d’œil à la richesse de la culture africaine. «On croise le fondateur de l’empire Mandingue Sunjata et les femmes qui ont fait sa légende.» Il s’agit de la mère de Sunjata Keïta, Sogolon, et sa sœur Nana Triban chantées par Wasis Diop dans L’Ergot de Coq. On rencontre aussi le tambourinaire, Doudou N’Diaye Rose, à qui un hommage est rendu dans La Rose Noir de même qu’au frère cinéaste Djibril Diop Mambéty dans Y’a bon Diop. Jean Rouch, réalisateur et ethnologue français, est aussi chanté dans Le Sigui de Jean Rouch. De la Glace dans la Gazelle est aussi l’occasion de réunir un père et sa fille. Mati Diop, réalisatrice prodige, dont le long métrage Atlantique a reçu le Grand prix du Festival de Cannes en 2019 et fille du musicien, signe le clip de Voyage à Paris.
Un album en français
Cet album qui arrive 13 ans après est entièrement en français. «Je ne veux plus me limiter au Sénégal. Si je chante en wolof, je chante pour mon village le Sénégal. Moi j’ai envie que les autres villages, je ne dis pas que tous les villageois de ces autres villages parlent français, mais au moins, ouvrir un tout petit peu mon espace d’expression. Quand je parle du Mandé, quand je parle de Sunjata Keïta, de Sogolon, j’ai envie de le partager avec tous les Africains. Si je le dis en wolof, ce ne sera pas un gâchis mais ce sera limité», expliquait M. Diop au cours d’une conférence de presse en prélude à sa prestation au Festival à Sahel ouvert de Mboumba dans le Nord du pays, il y a plusieurs mois.