C’est une assurance. Toutes les générations qui ont accompagné le Super Diamono tout le long de sa carrière vont danser le 24 décembre prochain. Le groupe va célébrer ses 50 ans d’existence au Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose. C’est le point d’orgue d’une célébration qui sera déroulée en plusieurs activités. Par Malick GAYE –

 Ce n’est pas donné à tout le monde de faire 50 ans de carrière dans un secteur aussi complexe que la musique. Pour Oumar Pène, c’est une chose normale, voire banale. La modestie en bandoulière, Oumar Pène a fait plus de 50 ans de carrière. C’est plutôt son orchestre, le Super Diamono, qui va fêter son demi-siècle d’existence. A cet effet, une série d’activités est prévue. Mais le plus important, c’est le «Bal des connaisseurs» que Pène et le Super Diamono comptent organiser au Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose le 24 décembre prochain. Il y partagera la scène avec Youssou Ndour. A cet effet, le leader du Super Diamono était en conférence de presse pour lever un coin du voile sur le spectacle qu’il compte faire. «Il va falloir revoir l’habillement. Pour les 50 ans du Super Diamono, on veut réunir toutes les géné­rations qui ont accompagné le groupe. On va danser. Il faut que tout le monde s’y prépare», a expliqué Oumar Pène. Qui compte sortir un album pour marquer la célébration. Si pour l’heure le projet est à l’étape de conception, Oumar Pène a précisé qu’il y aura une reprise des tubes qui ont fait la renommée du groupe. Et pour faire saliver ses fans, Oumar Pène, qui n’a pas encore arrêté le nom de cet opus, penche plutôt pour Il faut danser.

Connu pour sa proximité avec l’université, Oumar Pène et le Super Diamono vont organiser différents concerts pour les étudiants. Intitulés «Le bal des étudiants», ces concerts seront un trait d’union entre Baye Pène, comme l’appellent ses fans, et les futurs cadres du pays. Interpellé sur sa relation avec les étudiants, Oumar Pene a expliqué son «amour» pour ces derniers. «Mon père travaillait à l’université, après l’école j’y passais la journée. Le calme ambiant de l’époque m’avait marqué. J’étais fan de ces gens-là. Malheureusement, j’ai pas fait d’études poussées. Je me suis rappelé ces moments quand je suis devenu chanteur», a-t-il détaillé pour expliquer son attrait pour l’université. Revenant sur le tube Etudiant qui continue de faire danser des décennies après sa sortie, Oumar Pène a affirmé ceci : «On a besoin d’eintellectuels dans ce pays. Ce n’est pas facile de faire de grandes études. C’est un hommage et une façon de leur montrer que le pays a besoin d’eux. A chaque fois que je rencontre une autorité, elle me raconte une anecdote. Je jouais souvent dans les universités. C’était ma façon de contribuer à leurs études. A l’Ugb, il y a une Place Oumar Pène. Les étudiants m’appelaient à chaque fois pour discuter, surtout quand il y avait des grèves.»

Après tant d’années sur la scène sanctionnées par des distinctions et une recon­naissance aussi bien de ses pairs que des non-initiés, Oumar Pène a toujours la même hargne que ses débuts, même s’il reconnaît n’avoir plus ses jambes de 20 ans. «Je trouve la motivation chez mes fans. Je chante mon vécu et ça leur fait plaisir. Quand on a annoncé la tenue de cette conférence sur nos réseaux, un commentaire m’a marqué. Un fan a dit : «Peu importe ce que tu vas dire, nous n’allons pas accepter que tu arrêtes la musique.» Ce sont ces gens-là qui me poussent à me surpasser», ajoute-t-il.

Par ailleurs, le manager de Oumar Pène, Moustapha de Sen’art, est revenu sur la carrière de l’homme. «Oumar Pène représente quelque chose dans l’écosystème. Comme on dit, artiste un jour, artiste toujours. La jeunesse doit apprendre de lui. Chacun doit avoir un impact positif. C’est ça la philosophie de Oumar Pène. Il a été notre fierté à la Sicap. Sa musique est authentique parce qu’il chante son vécu. Il y a une alchimie entre le Peuple et Oumar Pène. Il a fait danser presque toutes les autorités alors qu’elles étaient étudiantes», a-t-il déclaré. Une tournée dans les universités, «Bal des étu­diants», est au programme, tout comme une soirée dédiée à la police, à la gendarmerie et à l’Armée.
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